Édition du 7 septembre 2004 / volume 39, numéro 2
 
  à la découverte des oeuvres d'art du campus
Les mystérieux univers des arts de la fibre

Le campus de l'Université abrite un nombre considérable d'oeuvres d'art, généralement accessibles mais souvent méconnues. Pour faciliter leur découverte ­ ou redécouverte ­, nous vous présenterons 11 d'entre elles au cours des prochaines parutions, à raison de une par semaine. Cette initiative revient à Andrée Lemieux, directrice du Centre d'exposition, qui sait mieux que quiconque que les oeuvres d'art sont faites pour être vues. Le choix des oeuvres, placées dans ou devant différents pavillons, n'est pas un hasard. «On a voulu multiplier les pavillons hôtes afin que le plus grand nombre possible de personnes puissent se dire qu'elles ont une oeuvre au moins dans leur bâtisse», résume Mme Lemieux. Nathalie Guimond, qui a terminé récemment une formation en anthropologie et en histoire de l'art à l'Université, signera les 11 textes qui sont autant d'invitations à chercher ces oeuvres audacieuses et originales.

Paule des Rivières, rédactrice en chef

Qui ne s'est pas un jour demandé ce que peuvent bien être ces panneaux en claire-voie suspendus au-dessus de l'escalier d'accès du CEPSUM? Il s'agit très précisément d'une tapisserie environnante, intégrée à l'architecture du bâtiment.

Cette oeuvre textile tridimensionnelle est une création de l'artiste Carole Simard-Laflamme, originaire de Baie-Saint-Paul. Achevée en 1981 à la suite d'une commande de l'Université, Trapèze est une oeuvre de grande dimension composée de quelque 20 panneaux. L'année de sa production correspond pour l'artiste à une période de mise en valeur de techniques  traditionnelles québécoises.

Le tissage est un art méthodique, réfléchi, méditatif, au langage recherché et complexe. Il engendre des pièces jouant de la perception entre la deuxième et la troisième dimension, intrinsèquement liées à la notion de durée. Le travail de la tapisserie est le contraire de l'éphémère, du geste instinctif et de la perception restreinte.

Pour Mme Simard-Laflamme, toute la vision du monde passe par une perception analogique. À l'instar des oeuvres qu'elle compose, tous les aspects de l'humanité et de l'univers sont pour elle inextricablement tressés. Ses recherches sur les techniques textiles l'ont menée entre autres vers une réflexion sur la relation de l'homme avec son habitat ainsi que vers un désir de décloisonner les disciplines en alliant, par exemple, l'architecture au sonore.

Titulaire de diplômes en arts visuels, architecture, musicologie et muséologie, l'artiste, née en 1945, a aussi beaucoup voyagé pour perfectionner ses recherches : Amérique centrale, Europe, Afrique, Asie et Moyen-Orient. Ses oeuvres ont été exposées partout dans le monde.

Elle poursuit aujourd'hui ses explorations. Ces dernières années, ses recherches ont porté particulièrement sur les notions de continuité, de liens et de relations entre les choses.

Carole Simard-Laflamme a intégré plus de 22 de ses oeuvres à l'architecture d'édifices publics québécois.

Nathalie Guimond



 
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