Édition du 20 septembre 2004 / volume 39, numéro 4
 
  Les étudiants compositeurs veulent se faire entendre
Des oeuvres traditionnelles et d'autres plus originales trouvent leur chemin au Cercle des étudiants compositeurs

Éric Champagne veut favoriser les rencontres entre les compositeurs et le public.

C'est au Cercle des étudiants compositeurs de l'UdeM (CECO), créé en 1993 et dirigé par Éric Champagne, que revient cette année l'honneur d'ouvrir la saison des concerts de la Faculté de musique le 25 septembre à 20 h à la salle Claude-Champagne.

«Le premier but du Cercle est de faire entendre et de promouvoir la musique des étudiants de la Faculté, explique son nouveau directeur, lui-même étudiant en composition à la maîtrise. Il y a bien sûr le Concours de l'Orchestre de l'Université et les lectures du Nouvel Ensemble moderne, mais ce sont des ensembles assez gros, et la musique de chambre ne trouve pas d'espace de diffusion, pas plus que la musique électroacoustique.»

Le CECO a donc mis sur pied plusieurs volets d'activités afin de faire jouer et connaître la musique des créateurs en gestation. Tout d'abord, il existe deux formules de concerts, qui s'étendent sur toute l'année universitaire: la première respecte la grande tradition des concerts classiques ­ qui présente des oeuvres achevées et de contenu fixe ­ et la seconde, beaucoup plus éclectique, nous dit Éric Champagne, porte le nom évocateur de «laboratoires». Dans chacune de ces séries, on prône l'ouverture à tous les procédés compositionnels, tant sur le plan esthétique que sur celui du support. Ainsi, l'électroacoustique y trouve sa place au même titre que les approches instrumentales ou mixtes (la rencontre des instruments traditionnels et de la technologie...).

Les activités du CECO incluent aussi des conférences auxquelles prennent part chaque année des professionnels et des étudiants. «Ces conférences accueillent tout étudiant en composition, mais pas uniquement. Y sont conviés par exemple des compositeurs reconnus, québécois ou étrangers, comme cela a été le cas l'an dernier avec le Nouvel Ensemble moderne. Celui-ci fait venir des compositeurs de l'extérieur du pays et cela nous permet d'offrir des rencontres avec des personnalités notoires du monde musical. Je crois que nous sommes aussi très larges d'esprit à l'égard des démarches les plus diverses. Je trouve très intéressant de s'ouvrir à tout ce qui se fait. C'est peut-être un peu utopiste, mais c'est le genre de chose qu'on fait quand on est jeune, déclare le compositeur de 24 ans. Nous souhaitons créer un carrefour d'idées où l'on pourrait se retrouver et échanger des idées. L'acte de composer est plutôt solitaire!» Certaines conférences ont abordé des sujets aussi variés que la collaboration entre un chorégraphe et un compositeur, la musique de film, la création d'une oeuvre, etc.

Le CECO a également une publication qui d'hebdomadaire deviendra mensuelle à partir de la fin septembre. «Nous voulions quelque chose de plus étoffé et qui corresponde au mandat des conférences, c'est-à-dire un lieu de réflexion, une agora où l'on peut discuter par écrit des enjeux de la musique contemporaine», fait remarquer Éric Champagne. La constante qui se dégage de toutes les intentions du nouveau directeur du CECO est le désir de créer des liens: entre les compositeurs, avec le milieu de la création en général, avec le public. «Je reviens toujours à mon idée d'ouverture aux autres. Je déplore que le milieu de la composition soit non seulement fermé sur lui-même, mais également compartimenté, avec de petits groupes d'amis, de gens qui ont étudié ensemble et qui ne se mêlent pas nécessairement aux autres membres du milieu.»

Une autre façon d'ouvrir le Cercle, qu'Éric Champagne aime bien considérer comme en pointillé, est de favoriser les rencontres avec le public. Des tables rondes sont organisées à la fin des concerts entre les compositeurs et les spectateurs, auxquelles sont invités à participer les étudiants d'autres disciplines, la musicologie par exemple. «En fait, ce n'est pas un truc de compositeurs!» souligne le directeur à propos des tables rondes. Un autre des aspects du CECO qui lui tient à coeur est la gratuité: «Officiellement, d'après la charte, nous sommes affiliés à l'association étudiante. C'est l'argent des étudiants qu'on gère pour les étudiants. Toutes les activités sont gratuites, forcément. Je trouve cela extraordinaire.»

Le concert du 25 septembre devrait combler toutes les attentes du nouveau responsable du Cercle puisque, en plus d'être gratuit, il s'inscrit dans les Journées de la culture. «L'an dernier, nous avons été agréablement surpris de constater que beaucoup de gens qui ne connaissaient pas le CECO sont venus nous entendre!» Au programme, des oeuvres instrumentales, électroacoustiques et mixtes de Caroline Vézina, Delphine Measroch, Sylvie-Anne Ménard, Francis Delisle, Nicolas Bernier et du collectif... du pop-corn! Le public est chaleureusement invité à rester après le concert pour une discussion avec les compositeurs.

Dominique Olivier
Collaboration spéciale



 
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