Avez-vous déjà levé les yeux sur la sculpture suspendue au-dessus du hall d'entrée du pavillon Samuel-Bronfman?

Il s'agit d'une installation de l'artiste montréalais Jean Noël. La sculpture est une sorte de mobile composé de plaques de métal taillées et assemblées sur un câble d'acier. Elle porte un titre aux accents lyriques tranchant étrangement avec sa rigueur visuelle: Mais où sont donc toutes ces émotions?

La démarche artistique de Jean Noël repose sur l'économie des moyens et l'attention accordée aux qualités du matériau. Le mobile date de la fin des années 80 et est très représentatif du travail de l'artiste à cette époque: de grandes formes métalliques, fluides et aériennes jouant du vide autour d'elles, relevant à la fois de l'équilibré et de l'instable, du frêle et du monumental.

Jean Noël cherche avant tout à donner corps à l'insaisissable. Difficile mais jamais erratique, c'est un sculpteur attentif aux relations ténues entre les choses, à la démarche singulièrement fuyante par sa diversité et ses mutations au travers des années.

Né en 1940, l'artiste a étudié à l'École des beaux-arts de Montréal et a très tôt reçu des bourses qui lui ont permis de séjourner à quelques reprises en Europe et d'y entamer sa carrière. Il a derrière lui une vingtaine d'expositions solos et collectives. Bien que davantage reconnu pour son travail de sculpteur, il s'intéresse également à la peinture et à la photographie.

Jean Noël poursuit sont travail à Paris, où il habite depuis le milieu des années 70.

Quelques collections publiques possèdent desoeuvres de Jean Noël: le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée d'art contemporain de Montréal, le Musée national des beaux-arts du Québec, la Galerie nationale du Canada, le Musée d'art moderne de Paris et le Centre national d'art contemporain de Paris.

Nathalie Guimond