Édition du 18 octobre 2004 / volume 39, numéro 7
 
  Histoire d'une bonne p'tite équipe de football
Qui aurait osé prédire que l'équipe de football des Carabins trônerait au premier rang du classement au Canada?

 L'équipe de football des Carabins sera de retour au CEPSUM le 24 octobre.

Difficile de trouver histoire plus rocambolesque dans le merveilleux monde du sport ces dernières années. Il y a quelques mois à peine, qui aurait osé prédire que l'équipe de football des Carabins trônerait au premier rang du classement au Canada à seulement sa troisième année d'existence? Tableau d'une progression hors du commun.

Rappelons tout d'abord quelques faits afin de bien comprendre le contexte qui a mené à ces récents succès. En 1995, l'UdeM décidait, par l'entremise du Département de kinésiologie, de relancer son programme de sport d'excellence, qui avait cessé ses activités l'année précédente pour cause de compressions budgétaires.

Malgré la difficulté du contexte, l'organisation des Carabins a élaboré un plan de travail qui a été suivi à la lettre au cours des années. «L'objectif au départ était de donner une âme au sport de haut niveau à l'UdeM, de faire en sorte que l'énergie et le dynamisme tranparaissent. La culture du sport pour tous est importante mais demeure anonyme. Le but demeure de donner cette saveur, unique au sport de compétition, à l'institution», explique Manon Simard, qui dirige le sport d'excellence depuis la relance.

«Pour réaliser un tel projet, la recette doit comporter plusieurs ingrédients, dont un soutien politique, de l'argent, des athlètes en nombre suffisant en plus d'un personnel de grande qualité, que ce soit sur le plan des entraîneurs, des services médicaux, des communications ou de la gestion de l'équipement pour ne nommer que ces secteurs.»

Ce soutien est arrivé en 1997, quand les étudiants ont accepté de contribuer au financement du sport d'excellence par la voie du référendum de la FAECUM. «On ne peut passer sous silence l'appui extraordinaire de la direction de l'UdeM et du CEPSUM. Pour en arriver où nous en sommes aujourd'hui, plusieurs personnes clés ont joué leur rôle au moment où il le fallait», souligne-t-elle.

Au fil des ans et des mesures adoptées, les investissements se sont succédé, avec les subventions et la mise sur pied du Club des gouverneurs, formé de plusieurs personnalités du monde québécois des affaires. Quant au nombre d'athlètes, il est passé de 0 à près de 300 en sept ans (de 1995 à 2002), le nombre d'équipes se chiffrant maintenant à 13.

Le 30 octobre 2001, l'UdeM annonçait en grande pompe son retour sur le terrain de football après 30 ans d'absence. Neuf mois plus tard, le programme de sport d'excellence «accouchait» de la première équipe de football universitaire canadien à entamer ses activités sans passer par une saison hors concours.

Une période d'effervescence

Au cours de ces neuf mois de gestation, tout est allé à un rythme d'enfer pour les personnes concernées. Il faut dire qu'en matière de football, l'UdeM partait de zéro. Le tout avait commencé quelques mois auparavant avec la réfection du stade extérieur (qui a même failli se transformer en stationnement à une certaine époque) grâce à un investissement du Secrétariat au loisir et au sport du Québec.

Il n'y avait ni équipement, ni bureaux, ni salle de musculation, ni clinique de médecine du sport. Tous ces éléments ont été ajoutés en un temps record et servent depuis ce temps à la plupart des autres équipes des Carabins.

Si les infrastructures manquaient, il n'y avait pas davantage de joueurs quand cette histoire a vu le jour. Contrairement au sport professionnel qui peut compter sur les repêchages d'expansion, les signatures de joueurs autonomes et les transactions, la constitution des équipes de sport universitaire repose sur le recrutement.

Malgré une fiche d'aucune victoire et de huit défaites la première saison, des bases solides avaient été jetées, selon les dires de l'entraîneur-chef Jacques Dussault: «Dès le départ, l'UdeM et le CEPSUM ont pris les décisions nécessaires à l'implantation d'un programme de football crédible afin que nous soyons rapidement compétitifs dans un circuit où le calibre de jeu est très relevé.»

«De notre côté, nous avons mis l'accent sur ce qui constitue toujours notre priorité: l'encadrement de nos joueurs sur le plan des études et sur le terrain.»

Les résultats obtenus la saison dernière ont démontré d'ailleurs que le programme fonctionnait bien: une saison de six victoires et deux défaites suivie d'une première participation aux éliminatoires. Cette année, la progression est encore plus éloquente. Avant les matchs de ce week-end (les Carabins visitaient Sherbrooke samedi soir), les Bleus étaient l'une des deux seules formations au pays à demeurer invaincues et figuraient au premier échelon du classement québécois. En cinq matchs, ils ont inscrit 167 points au tableau indicateur ­ les meneurs au Québec à ce chapitre ­ tout en n'en ayant accordé que 53 à leurs adversaires, ce qui représente la deuxième performance nationale.

L'apport des joueurs et des entraîneurs

Jacques Dussault tient toutefois à souligner le travail de son équipe d'entraîneurs, un groupe exceptionnel à ses yeux: «Quand on a procédé à l'embauche de nos entraîneurs, on a d'abord et avant tout recherché des éducateurs. Nous sommes privilégiés de pouvoir travailler avec des gens aussi dévoués et comptant une aussi vaste expérience dans le milieu du football», précise-t-il.

À eux seuls, Jacques Dussault, le coordonnateur défensif Sonny Wolfe et l'entraîneur des quarts-arrières Ross Lemke comptent près de 100 années à titre d'entraîneurs, un facteur à ne pas négliger pour une équipe aussi jeune.

«On se doit aussi d'accorder aux joueurs le mérite qui leur revient. On s'est efforcés de recruter des joueurs qui démontraient du caractère et qui allaient bien cadrer avec le système de jeu qu'on voulait implanter. Ils ont accepté de relever ce défi et se sont imposé les sacrifices nécessaires et c'est tout à leur honneur.»

Les pieds sur terre

Interrogé sur ce que représentait le fait pour les Carabins d'être désignés l'équipe numéro un au pays selon Sport interuniversitaire canadien et donc d'être sous les projecteurs, Jacques Dussault est demeuré fidèle à sa réputation en restant calme: «Nous prenons cet honneur avec évidemment beaucoup de fierté, mais aussi avec beaucoup d'humilité en gardant les deux pieds bien sur terre.»

«Notre objectif en début de saison était de continuer à progresser et de nous rendre plus loin que l'année dernière dans les séries. Rien n'a changé malgré nos récents succès. Nous sommes tout à fait conscients du travail qui reste à effectuer et des améliorations à apporter. Il est hors de question qu'on se mette à sauter des étapes», a poursuivi l'entraîneur-chef.

«Une bonne p'tite équipe»

«On ne peut toutefois pas cacher que nous vivons quelque chose d'unique et que nous avons maintenant une bonne p'tite équipe de football. Nous n'avons pas la formation pour tout fracasser, mais nos joueurs exécutent bien ce qu'ils ont à faire et ont le souci du détail. Ils ont aussi compris rapidement ce que représentait le concept de l'équipe, un élément clé qui est de plus en plus rare de nos jours.»

Jacques Dussault aurait pu ajouter que sa «p'tite équipe» était composée de joueurs spectaculaires. Depuis le début de la saison, les Carabins suscitent de vives réactions par leur grande vitesse, et ce, autant à l'offensive qu'à la défensive. Les partisans qui suivent les performances de la formation n'ont pas de difficulté à en témoigner et leurs encouragements sont de plus en plus vifs dans les gradins du CEPSUM. «C'est certain que les joueurs apprécient l'appui des partisans et l'on souhaite qu'ils soient de plus en plus nombreux aux matchs à venir.»

Tout le monde au stade ce dimanche

Les Carabins seront de retour au CEPSUM ce dimanche 24 octobre à 13 h pour y affronter les Stingers de l'Université Concordia, équipe classée huitième au pays avant les matchs de cette fin de semaine.
Le premier affrontement entre les deux formations s'était terminé par la marque de 18-15 en faveur des Bleus, qui avaient inscrit le touché victorieux sur le dernier jeu du match. Une autre victoire pourrait leur garantir la première position au classement de l'association du Québec ainsi que l'avantage du terrain pour les éliminatoires.

Les billets pour ce dernier match de la saison à domicile sont déjà en vente au CEPSUM ou sur le réseau Ticketpro au (514) 908-9090.

Une équipe talentueuse formée de joueurs qui ont du coeur au ventre, une première position à défendre dans un magnifique stade situé à flanc de montagne, qui dit mieux?

Benoit Mongeon
Collaboration spéciale



 
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