Édition du 8 novembre 2004 / volume 39, numéro 10
 
  Sport universitaire
Le soccer masculin est un hymne à l'unité culturelle - Les championnats canadiens de soccer ont lieu au CEPSUM

Le soccer masculin est un hymne à l'unité culturelle

Johan Le Goff (HEC Montréal) a rapidement eu un impact considérable sur l'équipe.

Les joueurs québécois ont été surpris quand leurs coéquipiers étrangers se sont mis à danser sur le terrain après une victoire

Tout amateur de sport le reconnaît, plusieurs éléments peuvent intervenir dans la composition d'une équipe et avoir une influence sur la chimie qui s'installe dans le vestiaire, voire sur les résultats obtenus. Un de ces éléments peut-il être la diversité culturelle? Portrait d'un mélange à succès.

L'équipe masculine de soccer des Carabins vit une situation particulière. Sur un total de 22 joueurs, 12 proviennent de l'extérieur du pays: la France, le Cameroun, la Guadeloupe, la Tunisie, le Liban, le Maroc et le Mali sont alors représentés sur le terrain. Deux autres sont originaires d'une province canadienne autre que le Québec. Et les entraîneurs ne font pas exception. L'entraîneur-chef Pat Raimondo a des origines italiennes tout comme deux de ses assistants, tandis que le troisième est né au Mali.


Avantage ou inconvénient?

Pat Raimondo

On peut certes se demander si le mélange des genres constitue un avantage ou plutôt un inconvénient quand vient le temps de mettre une équipe sur pied. Pat Raimondo ne cache pas que les débuts, en 2001, ont été difficiles: «Il n'a pas été évident pour tous de s'adapter rapidement, car les différences de mentalités étaient parfois grandes. Après quatre ans, il nous est plus facile de fonctionner puisque les recrues peuvent compter sur les vétérans qui sont déjà passés par là. Nous avons au fil des ans développé une culture bien à nous et c'est ce qui fait notre force.»

«Les différences ne se limitent pas seulement à la culture des joueurs. Elles résident aussi dans le jeu. Les Québécois ne jouent pas de la même façon que les Africains, qui eux jouent un soccer autre que celui des Européens», souligne le cocapitaine Boubacar Coulibaly, qui poursuit des études en administration à HEC Montréal après avoir obtenu une maîtrise en économie à l'UdeM. «De plus, nous sommes très différents comme personnes. Par exemple, nous ne mangeons pas de la même façon et certains font le ramadan à une période où nous avons besoin de toute notre énergie. Il faut accepter nos différences et s'en servir pour s'améliorer.»

Tous en choeur

Réfléchissant à des anecdotes survenues au sein de l'équipe et illustrant cette diversité, Pat Raimondo se rappelle que les joueurs d'origine africaine se demandaient pourquoi ils devaient porter chemise et cravate le jour des matchs, une habitude pour les joueurs d'ici.

Les joueurs québécois ont à leur tour été surpris quand leurs coéquipiers étrangers se sont mis à danser et chanter sur le terrain après une victoire, une habitude répandue dans le milieu du soccer. Preuve que le rapprochement a fait son chemin, les Carabins ont maintenant leur hymne bien à eux:

Au bord du Saint-Laurent,au pied du mont Royal.
Une université,
au coeur de Montréal.

Son stade, sa maisonnée,
ses Québécois, ses immigrés.
Formant la même équipe,
tous ensemble ils chantaient.

La la la la... UM... la la la...

«L'idée de cette chanson m'est venue en début de saison, environ un mois après mon arrivée parmi les joueurs, raconte le défenseur Fabien Abejean (maîtrise en psychologie) avec un accent toulousain qui ne passe pas inaperçu. J'avais quitté une équipe en France où il y avait une cohésion semblable à celle que j'ai trouvée ici. J'ai changé les paroles d'un air créé avec mon ancienne équipe et les gars ont embarqué. Elle est à l'image de notre formation en représentant la diversité et l'unité. On la chante ensemble après une victoire ou quand nous vivons des émotions fortes et positives. C'est notre emblème.»

Comment s'y prendre?

Boubacar Coulibaly

Une question nous vient rapidement à l'esprit: comment les entraîneurs font-ils passer leur message sans semer de confusion et s'assurent-ils que les joueurs vont bien le saisir?

«Il faut tout d'abord veiller à ce que les entraîneurs livrent le même message et se fixer des limites. Nous rions aussi beaucoup des malentendus qui surviennent parfois uniquement en raison de la différence de nos origines. Les joueurs ne comprennent pas tous de la même façon et il faut en être conscient», explique Pat Raimondo, qui a battu le record provincial de victoires pour un entraîneur de soccer masculin universitaire la semaine dernière.

L'entraîneur-chef insiste aussi sur l'importance de traiter les athlètes de façon différente: «Certains joueurs étrangers ont besoin de voir le côté humain de l'entraîneur pour se sentir à l'aise. On doit donc parler et rire davantage avec eux. Pour d'autres, c'est tout à fait le contraire, notamment pour les Québécois, qui exigent surtout un traitement équitable pour tous les joueurs, mais avec qui on peut avoir plus de distance.»

Le rire est une méthode qui fonctionne bien, selon l'autre cocapitaine, Étienne Godbout, qui étudie lui aussi à HEC Montréal après avoir terminé un baccalauréat en pharmacie. «Un étranger qui entrerait dans notre vestiaire et qui écouterait ce qui se dit tomberait probablement sur le dos. D'abord, il aurait de la difficulté à comprendre ce qui se passe, mais il aurait aussi l'impression que nous sommes racistes tellement on se traite de tous les noms. Évidemment, c'est fait avec tact et c'est notre façon bien à nous de rire de nos différences sans toutefois dépasser les limites du respect.»

Des résultats impressionnants

Le moins qu'on puisse dire, c'est que la recette semble fonctionner. Au premier rang du classement de Sport interuniversitaire canadien, les Carabins ont remporté leur troisième championnat de saison d'affilée, et ce, à leur quatrième année d'existence. Ils ont conservé une fiche de 11 victoires, toutes par blanchissage, 1 défaite et 2 matchs nuls tout en dominant les autres équipes du pays pour les points marqués, soit 46, et le nombre de buts accordés, seulement 4.

«Nos liens s'étendent au-delà du terrain et du vestiaire. Ils continueront assurément à se développer avec les années, car nous sommes réellement devenus de très bons amis», remarque Boubacar Coulibaly, qui vient d'être nommé joueur de l'année au Québec. «Ça nous rend encore plus fiers de porter les couleurs des Carabins parce que nous avons l'impression de faire partie d'une fraternité», ajoute aussitôt Étienne Godbout.

Benoit Mongeon
Collaboration spéciale

Les championnats canadiens de soccer ont lieu au CEPSUM

L'équipe féminine de soccer des Carabins se mesurera aux équipes les plus talentueuses du pays à l'occasion des championnats de soccer de Sport interuniversitaire canadien.

Avec toute l'effervescence créée sur le campus par les éliminatoires de football, on pourrait oublier que l'Université de Montréal, conjointement avec l'Université McGill, accueille les championnats de soccer de Sport interuniversitaire canadien (SIC) cette semaine, du 11 au 14 novembre.

Pour une deuxième année d'affilée, les six meilleures équipes féminines et masculines du pays défendront les couleurs de leur établissement afin de mettre la main sur le titre national.

L'équipe masculine des Carabins devait remporter le 7 novembre la finale provinciale pour prendre part à la compétition, contrairement à la formation féminine, qui est assurée d'y être comme équipe hôtesse. Les représentantes de l'UdeM pourraient occuper la position de championnes du Québec, selon leurs résultats de ce week-end aux éliminatoires provinciales.

La meilleure saison de leur histoire

À quelques jours du botté d'envoi, l'entraîneuse-chef Chantal Daigle se dit satisfaite des performances de la saison et souligne que sa formation est prête à relever le défi: «On a prouvé tout au long de la saison que nous avons notre place parmi les équipes les plus performantes du pays. On a fait tomber des barrières en remportant les premières victoires de notre histoire contre McGill et Laval et cela nous a donné confiance en nos capacités.»

Grâce à une fiche de neuf victoires, trois défaites et deux matchs nuls, l'UdeM a connu la meilleure saison de sa jeune histoire de quatre ans en terminant au deuxième rang du classement provincial.

«Nous avons reçu l'attribution du championnat en 2001, soit en même temps que le programme de soccer a vu le jour. Le plan à l'époque était de mettre sur pied une équipe compétitive pour cette saison et je crois qu'on peut dire que c'est réussi», poursuit-elle.

Chantal Daigle, qui vient d'être nommée entraîneuse de l'année au Québec pour la première fois de sa carrière, a d'ailleurs invité toutes les athlètes qui ont porté les couleurs de l'équipe à assister aux matchs du championnat: «Elles ont toutes contribué à l'essor des Carabins et méritent sans contredit de constater le résultat de leurs efforts.»

Billets en vente dès maintenant

Pour ceux et celles qui aimeraient assister aux différents matchs, des passes de championnat (quatre jours) et des billets d'entrée quotidienne sont en vente au CEPSUM.

Du jeudi au samedi, les matchs à l'UdeM auront lieu à 14 h et 16 h 15 tandis que ceux au stade Molson à l'Université McGill débuteront à 12 h et 14 h 15. Si la finale provinciale de football se déroulait au CEPSUM, tous les matchs du samedi 13 novembre seraient disputés à McGill. Les matchs pour la médaille d'or auront lieu quant à eux le dimanche 14 novembre au CEPSUM à 12 h et 15 h.

Consultez le site de SIC au <www.sportuniversitaire.ca> pour connaître l'horaire complet et les résultats.

Benoit Mongeon
Collaboration spéciale



 
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