Édition du 17 janvier 2005 / volume 39, numéro 17
 
  Défaillance catalectique, kaïzen et soins courants
Plus de 370 termes sont définis dans le premier glossaire canadien en français sur la prestation sécuritaire des soins

«Ce glossaire nous aidera à contourner la tour de Babel entre le personnel soignant et les patients.»

Alors que les Canadiens anglais possèdent un glossaire des termes sur la sécurité des patients depuis 2003, le Québec jusqu’à tout récemment devait s’en remettre au bon vieux dictionnaire. Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) remédie à la chose en publiant un glossaire en français sur la prestation sécuritaire des soins et services au patient. Santé Canada a soutenu financièrement ce projet.

«Il s’agit du premier glossaire canadien en français sur le sujet», précise Jocelyne Carle, qui a travaillé étroitement avec le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada à la conception de cet outil de travail. L’adjointe à la directrice de la gestion de l’information et de la qualité-performance et gestionnaire des risques au CHUM a coordonné ce projet, qui a demandé une année de travail à une équipe de 15 personnes.

«L’élaboration d’un tel glossaire nécessite la prise en compte de plusieurs difficultés, notamment le renvoi de nombreuses définitions à un même mot, une source éventuelle de confusion, ou encore une compréhension insuffisante des différentes significations d’un mot», peut-on lire en préface du document. «Pour assurer la sécurité des patients, il faut comprendre et se comprendre, affirme Mme Carle. Ce glossaire nous aidera à contourner la tour de Babel entre le personnel soignant et les patients.»

C’est pour répondre aux besoins des gestionnaires, des cliniciens, des chercheurs et des patients francophones que le CHUM a entrepris l’adaptation française du Canadian Patient Safety Dictionary, publié en 2003 par le Collège royal. De 60 termes qu’il contenait dans sa version anglaise, le glossaire est passé à 372, couvrant toutes les étapes de la gestion des risques. On y définit les mots «sécuritaire», «services» et «patient», mais aussi des expressions plus complexes comme «défaillance catalectique», «kaïzen» (mot japonais qui signifie «amélioration continue») et «soins courants». Il a été élaboré selon les valeurs et les objectifs définis par les auteurs de la version anglaise et par ceux de l’Institut canadien sur la sécurité des patients.

Une culture de sécurité

Les termes consignés dans le glossaire proviennent de documents et de recherches reconnus dans le domaine de la sécurité des patients. La consultation de dictionnaires, de lexiques et d’un éventail d’ouvrages de référence du secteur médical provenant de l’Australie, du Canada, du Royaume-Uni et des États-Unis a constitué une étape déterminante dans le processus de recherche.

«La description de chaque terme présente d’abord la définition retenue, explique Mme Carle. Nous précisons, s’il y a lieu, les difficultés rattachées à certains termes. Ensuite, nous introduisons les définitions des dictionnaires courants. Enfin, des lettres précisent les facteurs d’utilisation pour la grande majorité des mots retenus: S pour structure, P pour processus et R pour résultats.» Ce classement des termes constitue une contribution originale et fondamentale de la prestation de soins et de services de santé de qualité, dit-on.

Le Glossaire canadien sur la prestation sécuritaire des soins et services au patient ne s’adresse pas qu’aux chercheurs et au personnel soignant. Il peut aussi servir de repère à celui qui veut comprendre l’ampleur et les limites de la prestation sécuritaire des soins et services ou encore le rôle et les responsabilités de chaque patient. Le document est accessible sur le Web à l’adresse www.chumontreal.qc.ca/pdf/glossaire_final%204.pdf .

Composante essentielle des soins, des services de santé et des services sociaux de qualité, la sécurité des patients représente un enjeu de plus en plus important. Selon la loi, les établissements de santé et de services sociaux de toutes les spécialités doivent instaurer, maintenir et améliorer une culture de sécurité. «Le glossaire du CHUM a été élaboré dans cette optique», souligne Jocelyne Carle.

Dominique Nancy



 
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