Édition du 17 janvier 2005 / volume 39, numéro 17
 
  Un rédacteur de Forum contribue à la réhabilitation d’un rapace
Après un mois de soins, un jeune autour femelle est relâché dans la nature

Guy Fitzgerald, fondateur de la Clinique des oiseaux de proie

Un jeune autour des palombes femelle trouvé le 15 novembre dernier quasi inanimé aux portes de l’école Le Plateau, à Montréal, doit sa survie à la Clinique des oiseaux de proie de la Faculté de médecine vétérinaire et… à l’auteur de ces lignes, qui l’a d’abord rescapé de son errance urbaine involontaire.

Après un mois de soins incluant radiographies, médication et séjour d’entraînement en volière à Saint-Jude, l’oiseau a été libéré le 14 décembre.

«Je ne suis pas inquiet pour sa survie, a confié à Forum le fondateur de la Clinique, Guy Fitzgerald, qui a supervisé la guérison du rapace. Bien nourri durant sa convalescence, l’oiseau était en surplus de poids quand on l’a relâché, de sorte qu’il pourrait se passer de chasse pendant deux bonnes semaines avant de souffrir de la faim.»

Moins connu et moins commun que sa cousine la crécerelle d’Amérique, l’autour des palombes est le plus grand représentant des éperviers. Rapace diurne, il établit son territoire au Québec et y demeure toute l’année. Mais l’autour trouvé à Montréal était vraisemblablement une jeune femelle chassée par ses parents et en processus migratoire. Impossible de dire si le nid où elle a vu le jour, probablement en avril 2004, était situé dans les environs ou à l’autre bout du Québec. Maintenant muni d’une bague du Service canadien de la faune à la patte, l’oiseau pourra être identifié s’il est observé ou capturé de nouveau.

L’autour des palombes sauvé par les vétérinaires de l’Université de Montréal, quelques secondes avant sa remise en liberté

Parfaitement adapté à nos forêts méridionales, l’autour se nourrit de perdrix et de lièvres, mais ne lève pas le nez sur les pigeons et les écureuils, abondants dans le parc La Fontaine.

Grâce à la collaboration du service de garde de l’école Le Plateau, l’oiseau a été placé dans une boîte jusqu’à son transfert à la clinique de Saint-Hyacinthe, où des vétérinaires l’attendaient en début de soirée. À son admission à cette clinique, qui reçoit plus de 300 oiseaux de proie par année en provenance de partout au Québec, l’oiseau présentait des signes évidents de commotion cérébrale: déséquilibre, incapacité à voler, faiblesse générale. Pour les stagiaires sur place, l’espoir de guérison était mince. Pourtant, après quelques jours de soins, son état s’est amélioré.

Les patients traités à la Clinique des oiseaux de proie n’ont pas tous cette chance. Lorsque leur survie semble trop hasardeuse, ils sont euthanasiés ou gardés en captivité afin de servir à des fins éducatives. Le programme de l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP), associé à la Clinique, comporte des animations itinérantes (écoles, bibliothèques, parcs, associations) et un site ouvert au public durant l’été, l’activité «Chouette à voir!» à Saint-Jude. On peut en apprendre davantage à l’adresse www.UQROP.qc.ca .

L’autour découvert à Montréal n’était pas seul à être relâché le 14 décembre. Un autre oiseau de la même espèce a été soigné avec succès à la Clinique après que des agents de la faune de la région de Joliette l’y eurent acheminé le 27 novembre. Yves de Bellefeuille, conseiller municipal, et Francine Gilbert, secrétaire administrative à la municipalité de Saint-Jude, ont eu l’honneur de procéder à la remise en liberté des oiseaux. La direction de l’école des Quatre-Vents a accepté que les élèves assistent à l’événement dans la cour. Ce geste symbolique a été fait pour remercier la municipalité de Saint-Jude de la contribution qu’elle apporte depuis maintenant 10 ans au développement de l’UQROP.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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