Édition du 21 février 2005 / volume 39, numéro 22
 
  Les étudiants peuvent faire leurs études de doctorat à l’étranger
L’Université étend ses ententes de cotutelle pour inclure de nouvelles universités européennes. Les regards se portent entre autres sur l’Allemagne

Berlin est une ville fascinante et y étudier n’est sans doute pas désagréable.

Marie-Hélène Benoit-Otis s’envolera sous peu pour Berlin afin d’y entamer sa scolarité de doctorat en musicologie. Difficile de trouver mieux lorsqu’on est spécialiste de Wagner! Pourtant, il n’y a pas si longtemps, ce séjour à l’Université libre de Berlin ne se serait pas aussi aisément concrétisé. L’étudiante profitera en effet de la toute nouvelle entente de cotutelle entre l’établissement allemand et l’UdeM.

«Il y a là-bas des bibliothèques extraordinaires», fait remarquer l’étudiante qui a rapidement conclu, au terme d’un premier voyage en Allemagne, «qu’il fallait absolument que je revienne». Après tout, la musicologie n’est-elle pas née dans ce pays?

Les cotutelles permettent à l’étudiant d’effectuer une partie de sa scolarité et des travaux de doctorat dans une université étrangère et l’autre à l’UdeM, sous la direction commune de deux directeurs, un dans chaque ville. L’étudiant est donc inscrit aux deux établissements et remplit les exigences de chacun d’eux. En revanche, il ne paie ses droits de scolarité qu’à un seul endroit.

Yves Guay

Marie-Hélène Benoit-Otis

Isabelle Panneton

Louis Maheu, doyen de la FES

L’Université de Montréal a depuis plusieurs années des ententes de cotutelle avec la France. Ainsi, 173 étudiants sont actuellement inscrits à la fois à l’UdeM et dans un établissement français. Les relations sont suffisamment développées pour que les gouvernements français et québécois aient prévu d’avantageux programmes de bourses de cotutelle. En fait, comme le souligne Yves Guay, conseiller en relations internationales pour l’Europe et le Moyen-Orient à la Direction des relations internationales, aucun gouvernement, sauf la Norvège, n’offre un soutien financier aussi généreux que le Québec à ses étudiants désireux d’étudier à l’étranger.

«Pour la Norvège comme pour le Québec, les risques d’isolement sont réels. La mobilité au doctorat est donc très importante. Avec la cotutelle, l’étudiant plonge vraiment dans un autre système, explique M. Guay. Et surtout, il noue des contacts avec d’autres chercheurs. Tout cela laisse des traces.»

En fait, M. Guay trouve les cotutelles tellement intéressantes qu’il comprend mal que des étudiants puissent ne pas être attirés par de telles formules. Il ajoute cependant qu’il va de soi que certains champs d’études se prêtent davantage que d’autres à des cotutelles. Sans compter que, dans certaines disciplines, c’est vers les États-Unis et non vers l’Europe que les regards se tournent, comme en sciences naturelles.

La négociation des ententes de cotutelle relève de la Faculté des études supérieures (FES) et de la Direction des relations internationales. Une fois les ententes conclues, la FES prend les choses en main. Mais au-delà des structures, M. Guay constate que, sans l’intérêt d’au moins une personne dans les unités, aucun projet ne pourrait voir le jour. Surtout que, souvent, ce sont les liens qu’un chercheur entretient déjà ailleurs qui conduisent l’étudiant vers tel ou tel établissement étranger.

À la Faculté de musique, les étudiants sont assurés de trouver compréhension et encouragement. Isabelle Panneton, professeure de musique et adjointe au doyen, est tout à fait vendue aux bienfaits des séjours à l’étranger.

«Pour nous, c’est très stimulant», résume-t-elle en précisant que plusieurs conservatoires européens présentent des attraits pour les étudiants qui se destinent à l’interprétation.

Et la langue dans tout ça?

On pourrait penser que l’ignorance de la langue du pays, l’allemand par exemple, constitue un obstacle insurmontable. Il n’en est rien, assure M. Guay, puisque l’étudiant pourrait suivre tous ses cours à l’UdeM et effectuer ses recherches à l’étranger, en anglais le plus souvent. Pour sa part, Marie-Hélène Benoit-Otis avait une certaine connaissance de l’allemand, son intérêt pour cette langue remontant à ses années de cégep. D’ailleurs, elle tient beaucoup à s’installer au cœur de la société allemande et c’est pourquoi elle nous confiait récemment avec une grande joie avoir déniché un appartement dans le quartier le plus branché de Berlin, une sorte de Plateau-Mont-Royal à l’allemande.

Outre l’Université libre de Berlin, l’UdeM a des ententes avec l’Université de Munich et l’Université de Fribourg. Par ailleurs, trois universités belges – l’Université catholique de Louvain, l’Université de Liège et l’Université libre de Bruxelles – ont également signé des ententes avec l’UdeM, ainsi que l’Université de Genève. Des discussions sont en cours avec des établissements en Espagne et en Italie.

Paule des Rivières



 
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