Édition du 21 février 2005 / volume 39, numéro 22
 
  Sports universitaires
L’entraineur de volleyball Jean-Pierre Chancy tire sa révérence - Les Carabins sont champions en natation

L’entraineur de volleyball Jean-Pierre Chancy tire sa révérence

«J'ai le sentiment d'avoir permis à des jeunes de rester à l'école plus longtemps grâce au volleyball.»

La défaite en demi-finale provinciale de l’équipe féminine de volleyball des Carabins le 11 février au CEPSUM a marqué la fin d’une époque: celle de l’entraineur-chef Jean-Pierre Chancy. Après près de 30 ans de direction d’athlètes, dont 14 à la tête des Carabins, il a accepté le poste de coordonnateur du sport d’excellence à l’Université. Portrait d’un homme qui a passé une bonne partie de sa vie dans les gymnases.

Le 15 août 1965, à l’âge de six ans, Jean-Pierre Chancy débarque au Québec, plus précisément dans le quartier d’Outremont, en tant que réfugié politique d’Haïti. Son père, un intellectuel, et surtout un opposant au dictateur François Duvalier, avait dû fuir le pays.

Le volleyball a changé sa vie

«Le volleyball a changé ma vie», dit Jean-Pierre Chancy.

C’est en cinquième année du secondaire à l’école Paul-Gérin-Lajoie qu’il se familiarise avec un sport qui allait changer sa vie: le volleyball. Après une année de jeu, il devient entraineur de l’équipe de l’école tout en faisant son entrée au Cégep de Saint-Laurent.

«On me l’avait plus ou moins demandé et j’ai répondu oui. Mon frère, qui jouait toujours pour Paul-Gérin-Lajoie, m’a dit: “Tu vas nous entrainer, sinon on ne pourra pas jouer.” À partir de ce moment, je n’ai jamais arrêté», raconte Jean-Pierre Chancy. Ce fut en même temps l’une des seules années où il entraina une équipe masculine.

D’ailleurs, qu’est-ce qui l’a poussé à entrainer des équipes de filles? «Il n’y a pas vraiment de raison. Je dirais qu’il s’agit d’un concours de circonstances, il y a eu des occasions et je les ai saisies.»

Ce sont des choix qu’il ne pourra jamais regretter, car c’est sur un terrain de volleyball qu’il a fait la connaissance d’Isabelle, celle qui allait devenir sa femme et la mère de ses deux fils: Gabriel, neuf ans, et Maxime, sept ans.

Interrogé à propos de l’évolution du volleyball féminin, il souligne que la principale différence se situe sur le plan physique: «Les filles s’entrainent beaucoup plus qu’avant, mais nous sommes aussi plus habiles pour repérer les gabarits plus imposants, le volleyball de plage nous ayant amenés à cela. Avant, on parlait surtout de joueuses de volleyball. On peut dorénavant parler d’athlètes.»

Un bâtisseur

En jetant un bref coup d’œil sur sa feuille de route, on comprend mieux son «impression d’avoir entrainé à peu près tout le monde» quand il assiste à des tournois de catégorie senior. Au cours de sa carrière, il a travaillé à tous les échelons, des cadets à l’équipe nationale junior en passant par le collégial et l’universitaire. Très sollicité, il a même entrainé quatre équipes au cours de la saison 1985-1986.

En 1989, lorsque l’UdeM a voulu constituer son équipe féminine, elle s’est tournée vers le Club de volleyball Celtique de Montréal, la formation qui compte le plus grand nombre d’athlètes au Québec. Elle y a recruté des joueuses mais aussi un entraineur. Jean-Pierre Chancy est alors resté avec l’équipe... jusqu’au 11 février dernier. On peut affirmer sans se tromper que le CEPSUM est son deuxième domicile, et même se demander dans lequel il a passé le plus de temps au cours des dernières années…

«J’ai le sentiment d’avoir bâti quelque chose, d’avoir entre autres permis à plusieurs jeunes de rester à l’école plus longtemps grâce au volleyball.» Il a bien entendu connu toutes les étapes du développement du sport d’excellence à l’UdeM, les bonnes comme les mauvaises. À une certaine époque, il était d’ailleurs surnommé le missionnaire du volleyball tellement la situation était difficile.
«J’ai la sensation d’avoir sacrifié une bonne partie de mon potentiel d’entraineur pour contribuer à l’essor de ce programme. Tellement d’énergie a été investie pour arriver où nous en sommes aujourd’hui que mes performances sur le terrain s’en sont surement ressenties. Malgré tout, je n’ai aucun regret. Ça devait être fait et la situation actuelle démontre que c’était la bonne décision à prendre.»

Un sport qui cherche sa place

Avec un tel parcours, Jean-Pierre Chancy est bien placé pour tracer un tableau de son sport: «Le volleyball compte un grand nombre de participants, mais pas assez de compétiteurs. Chez les femmes, il y a une relève, mais la situation est inquiétante du côté masculin, alors que de moins en moins de jeunes s’y intéressent.»

«C’est un sport qui n’a pas encore trouvé sa voie dans le secteur de l’excellence au Canada. Malgré les compétences sur le terrain et la disponibilité d’infrastructures d’envergure, il n’arrive pas à avoir la visibilité qu’il mérite. Pourtant, c’est un sport très spectaculaire qui a tout pour prendre une importance grandissante. On a sans doute un problème sur le plan de la promotion», explique-t-il.

Un vide

Le 11 février dernier, devant une salle comble au gymnase triple du CEPSUM, les Carabins lui ont rendu un vibrant hommage, malgré l’élimination, au cours d’une soirée où il a reçu une ovation d’au moins une minute. Plusieurs de ses anciennes athlètes étaient d’ailleurs présentes. Un signe qui ne trompe pas.
«Quand je les vois aujourd’hui, avec quelques enfants dans les bras, véhiculer les mêmes valeurs que j’ai tenté de leur inculquer sur le terrain, je crois bien avoir accompli quelque chose», souligne Jean-Pierre Chancy, visiblement ému.

Pour le moment, il ne réalise pas encore très bien la transition qu’il s’apprête à vivre. «Je me sens vide, j’ai plusieurs émotions qui s’entrechoquent. J’ai tenté de ne pas en faire un plat, mais ça a pris une tournure différente. C’est très déchirant, mais le temps me permettra certainement de replacer tous les morceaux.»

Du temps, il en aura probablement beaucoup plus pour ses deux fils, n’ayant plus à passer ses soirées et ses weekends dans les gymnases. D’ailleurs, vous devriez les voir frapper des ballons. Avoir une telle technique à un si jeune âge se résume en un seul mot: impressionnant. Un petit quelque chose nous dit que Jean-Pierre Chancy n’en a pas réellement terminé avec les terrains de volleyball…

Benoit Mongeon
Collaboration spéciale

 

Les Carabins sont champions en natation
Audrey Lacroix connait un début fulgurant

Les Carabins ont remporté leur premier titre provincial au combiné depuis 1991.

L’équipe de natation des Carabins a eu chaud. Occupant le premier rang du combiné (féminin et masculin) avant la tenue du Championnat provincial universitaire le weekend dernier, les nageurs de l’UdeM ont vu l’Université Laval remonter au classement, ce qui a donné lieu à une lutte mémorable. La domination des hommes et les débuts fulgurants d’Audrey Lacroix auront fait la différence: les Carabins sont devenus champions provinciaux!

C’est dans une atmosphère euphorique que la dernière journée de compétition s’est déroulée à la piscine du PEPS, à Québec, alors que les Carabins ont, entre autres, remporté les quatre premières épreuves.

Dix-sept des 34 athlètes montréalais sont montés à au moins une reprise sur le podium, pour une récolte totale de 63 médailles: 30 d’or, 24 d’argent et 9 de bronze. Au classement combiné, les Carabins (379,7 points) ont devancé Laval (373,4 points) et McGill (322,4 points). Les hommes ont aussi mis la main sur un deuxième titre d’affilée avec une confortable avance (237,1 points) sur Laval (149,8 points) et McGill (130,2 points). Chez les femmes, le Rouge et Or (223,6 points) l’a emporté devant McGill (192,2 points) et Montréal (142,6 points).

Une mission d’équipe

«Je suis très satisfait de l’effort des nageurs et du résultat au championnat. Après quelques compétitions cet automne, on a commencé à croire en nos chances de remporter le combiné et l’on a travaillé en vue d’atteindre ce qui était devenu notre mission d’équipe », a déclaré l’entraineur-chef Marc Déragon, visiblement fier de sa formation au lendemain des épreuves.

«La force des gars et l’arrivée d’Audrey Lacroix expliquent en grande partie ces deux conquêtes, mais n’oublions pas la contribution de tous les nageurs, dont le travail au cours de l’année a porté ses fruits», a-t-il poursuivi en soulignant la persévérance de Véronique Gauthier (médecine) et de Maximilien Léger (kinésiologie), qui ont manqué de peu leur qualification pour le championnat canadien.

Fantastique Audrey !

Audrey Lacroix (communication et politique) a littéralement volé la vedette en étant nommée athlète par excellence de la compétition grâce à cinq médailles d’or et une d’argent en six courses. Elle a du même coup récrit le livre des records d’équipe au cours de ses quatre épreuves individuelles: 100 et 200 m libre, 100 et 200 m papillon. Sa performance de 01:00,20 au 100 m papillon lui a aussi permis de battre le record québécois universitaire en plus d’égaler le record canadien universitaire.

Elle sera sans contredit à surveiller la semaine prochaine à Edmonton, aux Championnats nationaux universitaires.

Michel Boulianne nommé nageur de l’année

Du côté masculin, c’est le spécialiste de la brasse Michel Boulianne (biologie) qui s’est le plus démarqué en étant nommé nageur de l’année du circuit universitaire québécois pour une deuxième année de suite. Il a récolté cinq médailles d’or en six épreuves pour remporter également le titre de nageur par excellence de la compétition.

Sur le plan des résultats individuels, mentionnons les excellentes performances de Sébastien Poulin (anthropologie) avec quatre médailles d’or et deux d’argent, Régis Fortino (arts et sciences) avec quatre d’or et une d’argent et Nicolas Guillotte (HEC Montréal) avec deux d’or, deux d’argent et deux de bronze. Chez les femmes, Chrystèle Roy-L’Écuyer (psychologie) a gagné cinq médailles d’argent et une de bronze tandis que Valérie Tcholkayan (HEC Montréal) a mis la main sur deux médailles d’or, deux d’argent et une de bronze.

Grégory Arkhurst le leader

Marc Déragon a aussi tenu à souligner l’apport du vétéran et capitaine des hommes Grégory Arkhurst, qui a fait preuve d’un «leadership non négligeable» le dimanche matin afin de stimuler l’équipe. «Greg a bien vu que je souffrais d’une migraine et que je n’avais pas beaucoup d’énergie. C’est alors qu’il m’a demandé s’il pouvait rassembler tout le monde avant le début des épreuves pour mettre la dernière main à la préparation. Il a été d’une aide considérable. Une équipe a toujours besoin d’un leader et Greg assume cette tâche à merveille.»

Benoit Mongeon
Collaboration spéciale



 
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