Édition du 21 mars 2005 / volume 39, numéro 25
 
  Deux filles de 24 ans pratiquent un métier non traditionnel au CEPSUM
Faire un travail habituellement réservé aux hommes comporte un certain stress

Les deux premières conductrices de surfaceuse de l’histoire du CEPSUM: Marilène Deschênes (au volant) et Mélanie Grandillo.

«Au début, c’est impressionnant, mais on s’habitue vite.» C’est ainsi que Mélanie Grandillo perçoit son métier de conductrice de la surfaceuse de marque Zamboni, qu’elle exerce depuis septembre 2004 au stade d’hiver du CEPSUM. Première femme à assumer cette fonction «non traditionnelle» dans l’histoire de l’Université de Montréal, elle affirme que la vingtaine de joueurs de hockey qui s’alignent le long des bandes avant de sauter sur la patinoire lui lancent parfois des regards d’étonnement. «J’ai intérêt à ne pas faire de gaffes», dit-elle en riant.

Marilène Deschênes, qui conduit aussi la surfaceuse mais seulement depuis six mois, est tombée en panne de carburant au milieu de la patinoire. Évidemment, les hommes l’ont taquinée. L’un d’entre eux s’est écrié: «C’est la première fois que je vois une fille conduire une Zamboni, c’est la première fois que je vois une Zamboni stallée!» La jeune fille de 24 ans ne s’est pas sentie insultée, elle a pris la chose avec bonne humeur.

Officiellement, les deux employées sont des «préposées aux installations», un emploi qui inclut plusieurs responsabilités dont certaines demandent de la force physique. Au moment de poser sa candidature, Mélanie Grandillo s’est d’ailleurs fait dire que ce n’était pas un poste pour une femme. «C’est vrai que nous avons des tâches qui requièrent un effort physique, indique-t-elle. Nous devons installer des poteaux assez lourds sur les terrains de volleyball par exemple. Ou encore déplacer les haltères. Mais on trouve des trucs pour bouger le matériel et on y arrive sans problème.»

Bonnes conditions de travail

Rencontrées le 8 mars, Journée internationale des femmes, Mélanie Grandillo et Marilène Deschênes ne veulent pas être qualifiées de féministes, mais elles ne s’y opposent pas non plus. «Nous voulons seulement pouvoir réaliser nos ambitions. Nous ne voulons pas que les portes se ferment devant nous», résume Mme Grandillo.

Pour l’instant, elles sont heureuses d’occuper un emploi permanent au CEPSUM, même si elles n’ont pas renoncé à faire autre chose un jour. «Les conditions de travail, ici, sont très bonnes, dit Mme Deschênes. Salaire, congés, avantages sociaux... C’est difficile de trouver l’équivalent ailleurs.»

Et elles se sentent particulièrement attachées au stade d’hiver, un endroit différent de l’immeuble principal du CEPSUM, où l’on se sent presque en famille. Mélanie Grandillo est d’ailleurs très reconnaissante envers Roch Gagnon, le préposé aux installations qui a supervisé ses débuts au volant de la surfaceuse. «Il
a été super avec moi», déclare-t-elle. En plus des deux préposées et de M. Gagnon, Jean-Claude Pellerin, Michel Bidégaré et Claude Durand conduisent aussi la surfaceuse, de même que le doyen de l’équipe, Pierre Dunn. C’est ce dernier qui assure à temps complet l’entretien de la patinoire, qui comprend des mesures hebdomadaires de l’épaisseur de la glace et les correctifs qui s’imposent.

Mélanie Grandillo et Marilène Deschênes se disent bien acceptées par leurs collègues masculins, même si elles sentent une certaine pression. «Nous savons que nous n’avons pas droit à l’erreur parce que nous sommes les premières filles à avoir obtenu ce poste. Mais nous sommes en train de démontrer que nous pouvons y arriver», affirme Mme Deschênes.

En travaillant à l’Université de Montréal, les deux jeunes femmes poursuivent en quelque sorte une tradition familiale puisque leurs pères ont aussi fait carrière ici. Mélanie Grandillo est la fille de Richard Brunet, chef de la section électromécanique au pavillon Marie-Victorin, et Marilène Deschênes est la fille de Guy Deschênes, manœuvre journalier au pavillon de la Direction des immeubles.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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