Édition du 28 mars 2005 / volume 39, numéro 26
 
  Luc Vinet prône la collaboration entre les universités
Le prochain recteur compte faire profiter l'UdeM de l'expérience qu'il a acquise à l'Université McGill

Luc Vinet

Luc Vinet, le prochain recteur, compte faire profiter l’UdeM de l’expérience qu’il a acquise à l’Université McGill au cours des six dernières années. Il a aimé le style de gestion relativement décentralisé de l’établissement ainsi que le fort sentiment d’appartenance y régnant. Mais cela dit, c’est dans un esprit de continuité que le physicien entamera officiellement son mandat, le 1er juin prochain.

«Mon séjour à McGill a été une excellente préparation qui me permet d’avoir des repères élargis sur les différentes façons de faire», soulignait M. Vinet en entrevue quelques jours après sa nomination. Visiblement heureux de la tournure des évènements, il sait toutefois que ses nouvelles responsabilités ne lui laisseront pas beaucoup de loisirs. Père de quatre enfants âgés de 7 à 15 ans, M. Vinet entend tout de même garder du temps pour sa famille.

«La famille constitue une force de rappel vitale et je fais très attention de la respecter. Elle permet aussi de se ressourcer et de conserver l’équilibre, car à un moment donné on tourne à vide.»

Pendant six ans, M. Vinet a été premier vice-recteur de l’Université McGill. Il est titulaire d’un doctorat en physique théorique de l’UdeM où il a occupé les fonctions, notamment, de directeur du Centre de recherches mathématiques et de président du Réseau de calcul et modélisation mathématique.

M. Vinet croit qu’il faut multiplier les collaborations entre les deux établissements. Bien entendu, les échanges existent déjà, mais, selon M. Vinet, on peut «trouver des façons de faire plus sophistiquées entre les groupes de recherche».

Il poursuit: «L’Université Harvard et le MIT, à Boston, collaborent étroitement et l’une ne porte pas ombrage à l’autre. Lorsque j’étais là-bas, le grand séminaire hebdomadaire de physique théorique se tenait en alternance à Harvard et au MIT. C’est un très beau modèle à suivre», dit-il.

Réseau nord-américain

Le futur recteur souhaite jouer la carte nord-américaine. Ainsi, il ne voit pas pourquoi l’UdeM ne ferait pas partie de l’Association of American Universities, qui regroupe une quarantaine d’universités triées sur le volet, dont seulement deux canadiennes à l’heure actuelle: Toronto et McGill. Les réunions permettent des échanges éclairants sur les grands enjeux du monde universitaire, que ce soit le renouvellement du corps professoral, les publications, etc.

M. Vinet est un grand partisan de l’internationalisation de l’Université, mais, comme il le mentionne, pas uniquement par des programmes d’échanges internationaux, sur le plan des contenus aussi. «On ne doit pas enseigner Molière comme on l’enseigne en France.» L’aspect international doit se refléter dans l’ensemble de l’Université.

Luc Vinet nourrit de grandes ambitions pour l’Université de Montréal, qu’il veut conduire vers de nouveaux sommets. En fait, il se montre heureux de continuer le travail du recteur actuel, Robert Lacroix: «C’est enthousiasmant de poursuivre dans cette même direction.»

Il est prêt à défendre la mission de l’Université – le développement des connaissances et du savoir pour la suite du monde, indique-t-il – et à affirmer «qu’il ne doit pas y en avoir que pour la santé».

Mais d’abord, il veut «écouter les gens». 

Un adepte de la collégialité

«Dans la mesure du possible, il faut opérer en collégialité de manière à mettre à contribution le plus grand nombre de gens possible. La collégialité veut dire aussi se donner des leaders dans lesquels on a confiance», estime M. Vinet, qui, après Gilles Cloutier, sera le deuxième physicien à s’asseoir dans le fauteuil de recteur. Combinée avec la décentralisation, il croit que la formule peut s’avérer productive.

M. Vinet compte rencontrer beaucoup de gens dans les unités, «être à l’écoute, entendre ce que pense la communauté». Ensuite, le projet qu’il défendra sera plus clair. Cependant il a son idée, ou plutôt ses idées.
«L’Université de Montréal se doit d’être le reflet des plus hautes aspirations de la société québécoise et être un moteur pour leur réalisation.»

Sciences humaines

M. Vinet est issu des sciences «dures» certes, mais cela ne l’empêche pas d’être convaincu de la place centrale que doivent jouer, à l’université et dans la collectivité, les sciences humaines et sociales. Ce n’est d’ailleurs pas sans fierté qu’il raconte avoir été un instigateur dans la renaissance du secteur des arts à l’Université McGill.

«Le doyen est venu me voir en me demandant d’approuver 19 embauches et je lui ai répondu en lui permettant 50 embauches. Je suis heureux d’avoir pu faire cela.»

Le physicien note par ailleurs avec bonheur que les sciences humaines et sociales sont de plus en plus présentes dans les équipes de recherche multidisciplinaires. Il compte bien encourager cette tendance à l’UdeM, notamment parce que les recherches ont alors plus de chances d’avoir un impact véritable dans la société.

Paule des Rivières



 
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