Les membres de l’Assemblée universitaire ont manifesté leur appui au nouveau recteur en l’assurant de leur «pleine collaboration» au cours de son mandat, qui débute le 1er juin.

Cet appui, qui a rallié 35 adhésions contre 17 oppositions et 8 abstentions, est survenu au terme d’un long débat sur le processus ayant mené à la nomination de M. Vinet. On le sait, le Conseil de l’Université n’a pas suivi la recommandation du comité de consultation pour la nomination du recteur ou de la rectrice, d’où la surprise et les interrogations.

«Ce serait bien de pouvoir comprendre pourquoi le Conseil n’a pas tenu compte de la recommandation du comité de consultation», a déclaré André Parenteau.

L’Assemblée a d’ailleurs voté une seconde résolution pressant le chancelier de l’Université de lui communiquer les raisons qui ont motivé le Conseil à nommer M. Vinet au poste de recteur. Cette résolution a reçu le soutien de 24 personnes, alors que 20 s’y sont opposées et 8 se sont abstenues.

Le chancelier de l’UdeM a choisi pour ce faire la voie écrite et, moins de 48 heures après la tenue de la séance, il faisait parvenir une lettre aux membres de l’Assemblée dans le but d’apaiser les insatisfaits. Forum reproduit la lettre en page 12.

M. Caillé rappelle dans cette lettre que le Conseil «en est venu à la conclusion que M. Vinet répondait davantage à ses yeux aux critères retenus […]».

Il répond à ceux qui ont déploré le manque de transparence du processus en faisant remarquer que «tant le comité de consultation que le Conseil ont un devoir de réserve qui limite, à bon droit, la capacité de l’un et l’autre à faire preuve d’une complète transparence. C’est là l’essence même de tout processus de nomination.»

Certains intervenants ont souligné que, la composition des deux comités étant différente, il était normal que chaque instance ait sa vision des choses; d’autres ont rappelé que l’Assemblée s’était déjà prononcée, dans le passé, contre l’élection du recteur et, partant, que cette même instance devait accepter les règles du jeu. Plusieurs ont exprimé leur désir de revoir le processus qui mène à la nomination du recteur de l’établissement.

CHUM

Dans un autre dossier, le recteur Lacroix a tiré un trait sur le dossier du CHUM, pour lequel le gouvernement a choisi l’emplacement de l’hôpital Saint-Luc. «Ce n’est pas la réponse que nous souhaitions», a résumé M. Lacroix. Il a ajouté que l’Université avait gardé espoir jusqu’à la tenue de la commission parlementaire et que «nous avions les forces vives du CHUM derrière nous». Mais les choses se sont déroulées autrement.

«L’Université a-t-elle perdu son temps? a demandé le recteur. Je crois que non. Jamais nos médecins n’ont été aussi près de l’Université. Jamais nous n’avons eu un tel partage de vues. Et cela, c’est de l’acquis», a observé Robert Lacroix.

De plus, cette saga a permis à l’établissement de recevoir une offre d’achat du site de l’Acadie-Beaumont, offre qui reste valable un an. «Nous avons une année pour décider ce que nous ferons. Cet espace d’oxygène m’apparait toujours aussi crucial.» Le recteur croit que l’Université ne devrait pas laisser passer cette offre, même si elle ne sait pas de manière précise l’utilisation qu’elle fera de ce terrain. Il croit aussi que «le gouvernement devrait nous donner les moyens de l’acheter».

À une question sur les couts des études de faisabilité d’un CHUM à Outremont, M. Lacroix a révélé que l’Université avait investi environ 1,1 M$ dans ces études et les consultations juridiques. Si l’UdeM acquiert le site, le CP lui remboursera 500 000 $. Et si le gouvernement refuse d’appuyer l’achat du terrain, «nous exigerons qu’il couvre la totalité des couts», a précisé le recteur.

«Nous n’avons pas gagné ce que nous croyions, mais il y a des éléments de gain», a conclu le recteur.

Paule des Rivières