Édition du 2 mai 2005 / volume 39, numéro 29
 
  La DI remporte le championnat de basket en fauteuil roulant
«C’est très difficile de dribbler et de conduire un fauteuil roulant en même temps»

Deux basketteurs qui ont participé au match en fauteuil roulant le 21 avril, arbitré par Élaine Allard, au centre. 

L’équipe de la Direction des  immeubles (DI) a remporté le championnat 2005 de basketball en fauteuil roulant, qui a eu lieu le 21 avril au CEPSUM. Après avoir connu un fort début de match et pris une avance de 4 à 0, elle a laissé la direction générale des technologies de l’information et de la communication (DGTIC) prendre de l’avance avant de la vaincre 14 à 8.

«Ça a été un très bon match, déclare Alain Vienneau, directeur du Service d’action humanitaire et communautaire. On n’a pas gagné mais l’important, c’est qu’on se soit amusés.» Même son de cloche du côté de Nissim Louis, conseiller au Bureau des étudiants handicapés des SAE et responsable de cette activité annuelle. Tout en reconnaissant que certains joueurs ont l’esprit sportif et adorent la compétition, il rappelle que le but de l’activité était de sensibiliser le personnel au quotidien des personnes handicapées.

«Vous savez, c’est pour cette raison qu’on invite les employés de la Direction des immeubles. Ce sont eux qui s’occupent du déneigement!» lance à la blague l’athlète de 46 ans classé 10e au Canada au tennis en fauteuil roulant. Seule personne handicapée à jouer sur le terrain, il avait une longueur d’avance sur les autres participants, peu habitués à se déplacer sur deux roues tout en manipulant un ballon. «C’est très difficile de dribbler et de conduire un fauteuil roulant en même temps», souligne Daniel Boucher. Le conseiller du Bureau des étudiants handicapés espère avoir la participation d’étudiants handicapés l’année prochaine.

Un tournoi très prisé

Le tournoi 2005 de basketball réunissait quatre équipes composées de 10 joueurs. La
DGTIC, la Direction des immeubles et les SAE, qui formaient deux équipes, avaient leurs porte-couleurs. Les matchs ont été arbitrés par l’athlète Élaine Allard, diplômée de HEC Montréal en administration des affaires et, jusqu’à tout récemment, étudiante au mineur en langue portugaise et cultures lusophones à l’Université.

Mme Allard, qui est elle-même une excellente joueuse de basket, a remporté une médaille d’or aux Jeux para-panaméricains de 2003 en Argentine et une médaille d’argent à la Copas das Americas, en 2002, au Brésil. Membre de l’équipe féminine provinciale de basketball en fauteuil roulant, elle est également remplaçante au sein de l’équipe nationale. Elle a assumé pendant quatre ans la coordination et l’arbitrage des matchs d’initiation au basketball en fauteuil roulant au CEPSUM.

«Avant mon accident, raconte-t-elle, je faisais beaucoup de natation et de ski alpin. Lorsque j’ai assisté pour la première fois à un match en fauteuil roulant, j’ai tout de suite eu envie d’essayer.»

Réaliser ses rêves

Cette jeune femme paraplégique, qui rêve depuis l’adolescence de participer aux Paralympiques, espère atteindre son objectif en 2008. Elle s’entraine une vingtaine d’heures par semaine au CEPSUM en vue de prochaines compétitions. «L’objectif ultime est d’aller aux jeux de Beijing!» dit-elle en souriant. 

Dominique Nancy

 Des services adaptés

 Le Bureau des étudiants handicapés offre une gamme de services adaptés à ceux et celles qui sont atteints d’un handicap. À partir de la page d’accueil de l’Université, on peut d’ailleurs accéder au site des services aux étudiants handicapés. On y trouve une foule de renseignements utiles, notamment la politique d’aide financière, les mesures prises par l’UdeM pour tenir compte de la spécificité de chaque difficulté dans la procédure d’admission et les noms et numéros de téléphone de personnes-ressources.

Trois conseillers sont disponibles pour fournir les aides nécessaires à une meilleure intégration. Selon les programmes d’études et les limitations particulières de chacun, le conseiller veille à ce que les étudiants handicapés bénéficient des ressources essentielles au développement de leur potentiel: interprète, preneur de notes, tuteur, lecteur, assistant physique et ressources matérielles.

Parmi les autres services offerts, mentionnons le transport adapté interpavillonnaire, les chambres conçues pour les étudiants avec une déficience physique et les services documentaires adaptés de la Bibliothèque des lettres et des sciences humaines.

D.N.


 À l’assaut de l’Everest en fauteuil roulant

 Se déplaçant en fauteuil roulant depuis son adolescence, Élaine Allard est partie à l’assaut du Kala Pattar! «Il s’agit du belvédère situé au-dessus du camp de base de l’Everest, à 5545 m d’altitude», explique l’athlète de 28 ans qui vient tout juste de terminer un mineur en langue portugaise et cultures lusophones à l’UdeM.

Bien entendu, elle n’a pas fait cette expédition toute seule. Organisée par Marc Gaulin, un Gaspésien travaillant dans le milieu du sport adapté pour les personnes handicapées, l’aventure réalisée en 2003 a réuni toute une équipe, dont une physiothérapeute et des sherpas (guides du Népal). Un documentaire de 30 minutes sur le sujet a été diffusé à RDI et à la SRC.

Après étude des dossiers, lettres de motivation et rapports médicaux de plusieurs candidats de la province, Élaine Allard a été sélectionnée ainsi que Gérald Brûlé, qui est également en fauteuil roulant. «Pourquoi avoir accepté de relever ce défi ? J’aime les voyages, découvrir les autres cultures et franchir les limites, affirme Mme Allard. Pour moi, il s’agissait avant tout d’un dépassement.» L’expédition, qui a duré 20 jours, aura permis aux aventuriers de voir des sentiers légendaires, de visiter divers villages et monastères en plus de rencontrer leurs habitants afin de mieux saisir leur modes de vie et leurs croyances.

Paraplégique depuis l’âge de 16 ans, à la suite d’une chute de six mètres en quatre-roues, Élaine Allard s’est déplacée avec une joëlette, une sorte de fauteuil roulant à une seule roue munie d’un amortisseur. Ce fauteuil devait être tiré et poussé par des sherpas. «Comme nous voulions faire notre part, un pédalier manuel avait été fixé à la joëlette», indique la jeune femme. Pour se préparer à cette aventure, elle s’est essentiellement entrainée au… basketball!

D.N.




 
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