Édition du 16 mai 2005 / volume 39, numéro 30
 
  Le tai-chi chuan: méditer tout en bougeant
Les rudiments de cet art martial sont enseignés depuis plus de 20 ans au CEPSUM

La professeure Danielle Grenier

Jeudi 18 h 15. Dans la salle du Centre d’éducation physique et des sports de l’Université de Montréal (CEPSUM) où ont lieu les cours de tai-chi règne le silence. Il n’y a pas de «Encore une fois! 1, 2, 3» et encore moins de musique pop. Rien. À part, bien sûr, la respiration des quelque 20 adeptes qui exécutent au ralenti une suite de mouvements amples et circulaires. On dirait une troupe qui danse dans l’eau profonde.

«Cette activité permet une détente autant physique que mentale par un enseignement axé sur les postures et le contrôle du souffle», affirme Danielle Grenier, qui enseigne les rudiments du tai-chi chuan style yang depuis trois ans au CEPSUM. À la fois très simple et très complexe, cet exercice santé repose sur un ensemble de principes chinois dont ceux de l’unité des contraintes: féminité et masculinité, immobilité et action, fermeté et malléabilité, etc. Le principal objectif vise l’équilibre de l’être par un entrainement quotidien alliant le mouvement à la méditation.

«Le style yang, conçu par le maitre Lee Shiu Pak, est accessible à un plus grand nombre de gens, car les mouvements sont moins amples, donc moins exigeants sur le plan de l’équilibre», explique la responsable du cours. Ses bienfaits? Une souplesse, une coordination, une concentration accrues et une meilleure posture, selon Mme Grenier, qui s’adonne à cette gymnastique chinoise depuis 24 ans. «J’ai suivi mes premiers cours ici, au CEPSUM», dit cette diplômée de la Faculté de l’aménagement.

Seule professeure à se vanter de voir ses élèves bâiller dans son cours, elle soutient que la pratique quotidienne du tai-chi favorise également la détente et contribue à combattre l’anxiété. «Un effet bénéfique à une époque où tout le monde semble vivre de plus en plus vite», commente Mme Grenier.

L’effort fourni équivaut à une marche en montagne

Pour atteindre cette plénitude physique et mentale, les adeptes doivent apprendre et perfectionner plusieurs séquences de mouvements. Leur nombre et leur composition varient en fonction du style de tai-chi et de la personne qui dirige les leçons. Mais tous les professeurs enseignent les mouvements de base. «Quel que soit le style de tai-chi, le répertoire en comprend une centaine, précise Danielle Grenier. Chacun des mouvements est pensé afin de faire circuler sans contrainte l’énergie vitale.» Les élèves sont ensuite progressivement initiés à des enchainements qui se caractérisent par un transfert du poids du corps d’une jambe à l’autre, accompagné de la flexion des genoux et de la rotation du bassin.

Les adeptes du tai-chi ne transpirent pas comme dans un cours d’aérobie, mais ils fournissent néanmoins un effort physique impressionnant. La principale difficulté réside dans la lenteur d’exécution, signale Mme Grenier. «C’est ainsi qu’on prend conscience de ses tensions musculaires, fait-elle remarquer. On travaille surtout le bas du corps, notamment les cuisses et le bassin, mais l’abdomen, les muscles du tronc, les épaules et les bras ne chôment pas non plus.»

Créé il y a environ 2000 ans par un moine taoïste, le tai-chi est une forme d’art martial puisqu’il peut servir de moyen d’autodéfense une fois les chorégraphies de base maitrisées. À l’Université de Montréal, parmi les activités du CEPSUM, cet exercice qui favorise «une prise de conscience corporelle», comme le souligne Nicole Gingras, la responsable des programmes Conditionnement physique et arts martiaux, se pratique surtout sous forme de loisir, de détente et d’étude de soi.

Pour Richard Perron, qui recherchait une forme de méditation active, le tai-chi lui a permis d’être plus en contact avec son corps. L’étudiant au certificat en journalisme à la Faculté de l’éducation permanente a suivi les cours pour débutants et a bien l’intention, si son horaire le lui permet, de s’inscrire aux cours de niveau intermédiaire à l’automne. «On en ressent les effets au bout de quelques semaines, observe-t-il, mais, pour parvenir à un niveau satisfaisant de détente, il faut mémoriser les chorégraphies de manière à pouvoir les exécuter sans trop y penser. Pour cela, il faut s’entrainer.»

Les cours, qui durent 90 minutes, comportent deux niveaux d’apprentissage. Le stade «débutant» permet aux participants de s’initier aux exercices de base et d’apprendre à synchroniser les gestes avec la respiration. Le niveau intermédiaire est un pas de plus dans la même direction. Les participants y développent la spontanéité et la sensation des mouvements afin d’atteindre un haut degré d’intériorisation et de relaxation. Ces cours s’adressent autant aux hommes qu’aux femmes.

À noter qu’il reste encore quelques places pour les cours offerts au printemps. Ils ont lieu tous les jeudis, de 18 h 15 à 19 h 45, et ce, jusqu’au 12 juin. À l’automne, les cours débuteront le 22 septembre et se poursuivront jusqu’au 24 novembre, les jeudis de 16 h 45 à 18 h 15 ou de 18 h 30 à 20 h.

Dominique Nancy



 
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