Édition du 16 mai 2005 / volume 39, numéro 30
 
  L’examen est dans l’escalier!
Quatre étudiants incitent leurs collègues à délaisser l’ascenseur

Étienne Juneau prône l’utilisation des escaliers.

Pour inciter leurs collègues du Département de kinésiologie à utiliser les escaliers de leur pavillon, quatre étudiants du cours Promotion de l’activité physique auraient voulu condamner l’ascenseur durant toute une journée entre les troisième et huitième étages du CEPSUM. «Comme mesure incitative, ça aurait été très fort», signale le porte-parole du quatuor, Étienne Juneau.

Pour des raisons de sécurité, cette permission ne leur a pas été accordée, mais l’équipe (complétée par Simon Demers, Philippe Doyon et Lloyd Mangahas) a eu une autre bonne idée, moins radicale: afficher d’authentiques questions d’examen dans les cages d’escalier. «Pour avoir accès à ces questions, les intéressés n’avaient pas le choix que de passer par les escaliers», raconte l’étudiant de deuxième année.

Au bénéfice de la santé physique de leurs étudiants, des professeurs et chargés de cours (Marie-France Daniel, Robert Forget, Martin Lussier, François Péronnet) se sont donc montrés magnanimes. En révélant d’avance quelques questions d’examen, ils ont fait le pari que les étudiants monteraient et descendraient les marches, un exercice beaucoup plus salutaire qu’on pourrait le croire. «La littérature scientifique démontre que la meilleure façon de promouvoir l’activité physique est de l’intégrer à la vie de tous les jours, reprend Étienne Juneau. Ainsi, monter et descendre des escaliers améliore la santé cardiorespiratoire, chasse le mauvais cholestérol et renforce le tonus musculaire, entre autres.»

Laids et peu accessibles

Selon le futur kinésiologue, l’architecture du CEPSUM, où se déroulent la plupart des cours du Département, est mal adaptée aux besoins des utilisateurs d’escaliers. Un sondage mené par l’équipe a permis de constater que la perception des usagers était très négative à ce chapitre. «Les gens trouvent que les escaliers sont laids, mal éclairés et peu accessibles», résume l’étudiant qui se dit intéressé par une carrière en promotion de l’activité physique. En revanche, l’ascenseur est central et bien en évidence.

Il est vrai que l’architecture du CEPSUM, typique des années 60, n’est pas pensée en fonction des escaliers, du moins entre les troisième et huitième étages. Mais le centre sportif n’est pas le seul endroit sur le campus à présenter des lacunes sur ce plan. La situation est encore pire au pavillon Lionel-Groulx, où des centaines de personnes sont confrontées, chaque jour, à un dilemme: s’entasser dans des ascenseurs lents et bondés ou emprunter des escaliers étroits où elles risquent à tout moment de recevoir une porte en pleine figure.

Les étudiants en kinésiologie, en tout cas, ne sont pas de grands utilisateurs d’escaliers. Selon une séance d’observation in situ effectuée pendant 15 minutes le matin des 11 et 17 février, de 7 à 11 d’entre eux ont gravi les escaliers pour se rendre à leurs cours. Cela ne représente que 28 à 44 personnes par heure.

L’équipe a voulu savoir pourquoi les étudiants empruntaient les escaliers. «Parce que l’ascenseur est plein», ont-ils répondu le plus souvent. Mais un bon nombre a précisé qu’ils le faisaient pour «faire de l’exercice» ou «me faire bouger entre les cours».

Quoi qu’il en soit, le travail des étudiants a permis une conclusion optimiste. «Nous avons réussi, en trois semaines, à modifier les perceptions des étudiants. C’est du moins ce que montre notre sondage effectué après la campagne», dit Étienne Juneau.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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