Édition du 30 mai 2005 / volume 39, numéro 31
 
  La collation des grades est la fête du savoir
L’Université remet 351 doctorats, dont 150 à des étudiants de la Faculté des arts et des sciences et 67 à des étudiants de la Faculté de médecine

 Stéphanie Fiset, qui a reçu le 27 mai un doctorat en psychologie, était bien entourée pour fêter l’évènement. D’autant plus que son mari, Charles Côté, son beau-père, Pierre-André Côté, nommé professeur émérite le même jour, et sa belle-mère, Micheline Fecteau Côté, sont tous diplômés de l’UdeM. Ne manque que bébé!

La Collation solennelle des grades, qui s’est tenue le vendredi 27 mai, a honoré 351 nouveaux diplômés de troisième cycle et à travers eux l’ensemble des 10 142 étudiants qui ont reçu un parchemin au cours de la dernière année. En 126 ans d’histoire, c’est un quart de million de diplômes qui ont été décernés par l’Université de Montréal.

«Aboutissement d’un long parcours», selon Robert Lacroix, qui présidait cette cérémonie pour la dernière fois à titre de recteur, la collation des grades «sanctionne des années d’abnégation, de travail soutenu et de recherches patientes et solitaires».

C’est à la Faculté des arts et des sciences qu’on trouve cette année la plus grande concentration de nouveaux docteurs, avec 150 diplômes. Vient ensuite la Faculté de médecine, avec 67 doctorats. Si le profane trouve hermétiques des titres de thèse comme «Automorphismes et isomorphismes des graphes de Cayley», «Synthèse d’azabicycles d’importance biologique» ou «Caractérisation d’un plasma d’aluminium créé par interaction laser-matière à bas-flux», il ne fait pas de doute que ces recherches ont levé un coin du voile dans des secteurs spécialisés des mathématiques, de la chimie et de la physique. Et qui, mieux que les pairs, peut juger de la qualité du travail des étudiants?

D’ailleurs, les sortants les plus méritants voient leur nom figurer sur la liste d’honneur du doyen de la Faculté des études supérieures. Pour être retenu, le diplômé doit avoir réussi de manière exceptionnelle l’ensemble des cours et des séminaires de son programme. De plus, sa thèse doit avoir été «évaluée, à l’unanimité, comme faisant partie des meilleures dans le domaine scientifique concerné». Trente-cinq personnes font partie de ce groupe sélect en 2004-2005.

Aussi la fête des émérites

Entourée d’un strict décorum, la Collation solennelle des grades correspond à un rituel qui remonte au 11e siècle de notre ère. À l’origine, tous les étudiants étaient conviés à cette cérémonie marquant la fin des études. À l’Université de Montréal, on limite depuis 1969 les convives aux diplômés de troisième cycle. La fête est également le moment de célébrer de façon particulière les lauréats de prix d’excellence en enseignement, les docteurs honoris causa et les médaillés du Gouverneur général. Enfin, il y a proclamation des professeurs émérites.

Au nombre de ces derniers, Pierre-André Côté, professeur à la Faculté de droit. «J’ai été engagé ici à 25 ans et j’en ai aujourd’hui 60. J’ai donc passé à l’Université de Montréal 35 ans de ma vie. C’est ma seconde maison», dit le juriste le plus souvent cité par la Cour suprême du Canada.

D’abord spécialisé en droit administratif, le professeur Côté s’est intéressé dès les années 70 au secteur de l’interprétation des lois. Avec la bénédiction de son doyen, à l’époque, il a créé le premier cours sur ce sujet. Une quarantaine d’étudiants à peine s’y sont inscrits. «Aujourd’hui, on y accueille 300 étudiants par année et c’est un cours obligatoire», résume le professeur émérite qui quitte l’enseignement à regret, mais qui demeurera actif au cabinet Bélanger, Sauvé à titre d’avocat-conseil. Parmi les réalisations dont il est le plus fier, son ouvrage Interprétation des lois, publié chez Thémis en 1982, réédité deux fois et traduit en anglais.

Il mentionne aussi que ses enfants, Charles et Isabelle, sont tous deux diplômés universitaires. La cérémonie de la fin mai a d’ailleurs pris une couleur particulière pour lui puisque la conjointe de son fils, Stéphanie Fiset, y était honorée (elle figure même sur la liste du doyen). Titulaire d’un doctorat du Département de psychologie, Stéphanie Fiset a étudié les traitements de la dyslexie.

Mais encore mieux, elle a donné naissance à un petit garçon il y a moins de deux semaines. Un futur diplômé universitaire?

Mathieu-Robert Sauvé



 
Archives | Communiqués | Pour nous joindre | Calendrier des événements
Université de Montréal, Direction des communications et du recrutement