Édition du 13 juin 2005 / volume 39, numéro 32
 
  Le RUIS: tous à table!
Guy Breton crée une table de concertation unique pour les membres du Réseau universitaire intégré de santé de l’UdeM

Méconnu du grand public, le RUIS est souvent perçu comme un simple découpage géographique des services, selon Guy Breton, qui voit plutôt en ce réseau un moyen d’améliorer l’accessibilité aux soins et à l’enseignement.

Deux ans après la mise en place des réseaux universitaires intégrés de santé (RUIS), voilà que l’équipe de direction du RUIS de l’Université de Montréal s’apprête à réunir à sa table de concertation les directeurs médicaux de ses 13 hôpitaux affiliés et les responsables des 6 agences qui couvrent son territoire.

«C’est un changement majeur dans le mode de fonctionnement», affirme Guy Breton, vice-doyen exécutif à la Faculté de médecine et responsable des affaires hospitalières. Chargé d’organiser et d’animer cette rencontre qui aura lieu périodiquement, M. Breton estime que cette initiative sans précédent est un bel exemple de partenariat qui pourra servir aux autres réseaux régionaux désireux de consolider leurs ambitions dans le développement d’une industrie de la santé. «Il s’agit d’une occasion inespérée de traiter de l’ensemble des problématiques sous un angle de concertation et de collaboration», dit-il.

Au total, une vingtaine de décideurs et de personnes influentes du domaine de la santé se retrouveront donc autour de cette table de concertation. L’idée a été proposée par le Dr Denis Roy, directeur du CHUM et président du RUIS de l’UdeM, à la demande de plusieurs directeurs de centres hospitaliers, afin de mieux coordonner les réformes en cours.

Un bilan positif

Les RUIS, comme le prévoit la loi 83, ont été instaurés par le gouvernement du Québec pour remédier à plusieurs problèmes, dont la pénurie de médecins en région. Ils ont la responsabilité de parrainer une région et d’y assurer la présence d’un personnel médical suffisant en plus d’y établir des services efficaces. Suivant cette organisation, chacune des quatre facultés de médecine québécoises s’est vu attribuer un «corridor de formation» où elle doit veiller à la constitution d’une offre de formation adéquate mais aussi d’une offre de soins, particulièrement pour les services tertiaires, dans sa région d’influence. Le RUIS de l’Université de Montréal comprend la Faculté de médecine, ses 13 centres hospitaliers affiliés et les 6 agences de sa région d’influence, soit celles de Lanaudière, des Laurentides, de Laval, de la Mauricie, de Montréal et de la Montérégie. Il englobe également les facultés des sciences infirmières, de médecine dentaire et de pharmacie.

À ce jour, le RUIS de l’Université, responsable des soins de plus de 40 % de la population du Québec, a permis aux dirigeants des centres hospitaliers affiliés de se rencontrer et de discuter de l’avenir de la santé en ce qui concerne aussi bien les soins que la formation et la recherche. «Concrètement, nous avons dressé un inventaire des ressources médicales et des expertises particulières du réseau et convenu où elles se situent, explique Guy Breton. Cela peut paraitre simple, mais c’est loin d’être évident compte tenu de la taille de notre territoire et des services déjà fournis.»

Des sous-groupes de travail ont également été formés en cardiologie et en oncologie tertiaire, en santé mentale et en télémédecine afin d’améliorer l’accessibilité aux soins et à l’enseignement ainsi que la diffusion de l’information dans ces domaines particuliers. 

Actuellement, avec la participation plus active des agences, le RUIS de l’UdeM poursuit trois objectifs principaux, soit l’instauration de corridors de services, la répartition du personnel médical et celles des mandats d’enseignement et de recherche. «L’enjeu de l’instauration de corridors de services est de permettre une orientation adéquate du patient vers un centre hospitalier déterminé selon le type de pathologie dont il souffre, soutient M. Breton. Suivant cette nouvelle logique, on aura donc, d’une part, certains hôpitaux qui privilégieront des expertises pointues et, d’autre part, certaines spécialités qui seront généralisées à l’ensemble des hôpitaux. À titre d’exemple, la traumatologie tertiaire deviendrait une spécificité de l’Hôpital du Sacré-Cœur et les soins ambulatoires seraient développés dans chaque établissement.»

Guy Breton voit grand. Il parle déjà de créer des services en complémentarité avec ceux offerts par le RUIS de l’Université McGill et de constituer un consortium de bibliothèques qui regrouperait l’Université, les facultés de santé, l’ensemble du réseau hospitalier affilié et, éventuellement, les trois autres RUIS. «Il y a encore beaucoup de défis à venir!» lance-t-il en souriant.

Une chose est sure: son approche demande de la coordination entre le RUIS et les hôpitaux d’une même région mais aussi de la part des agences, responsables du budget, et de la Faculté de médecine, engagée dans la répartition du personnel médical. C’est pourquoi la table de concertation créée par M. Breton a un aspect stratégique important. «Un tel rassemblement permettra de mieux définir les orientations des services de santé de demain et de mieux opérationnaliser le présent», conclut-il.

Dominique Nancy



 
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