Édition du 13 juin 2005 / volume 39, numéro 32
 
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Mouvements sociaux et changements institutionnels - Appartenances, institutions et citoyenneté - Pour l’apprentissage d’une pensée critique au primaire - Le savoir des livres - L’urbain: un enjeu environnemental - Possibles

Mouvements sociaux et changements institutionnels
De l’action collective à la mondialisation

L’action des mouvements sociaux récents ne conduit plus nécessairement à un affrontement direct avec les pouvoirs publics ou les dirigeants économiques. Ont-ils ainsi gagné en efficacité? Que revendiquent exactement les mouvements sociaux actuels et pourquoi acceptent-ils d’intervenir sur le terrain des institutions?

C’est à ces questions que veut répondre le volume collectif Mouvements sociaux et changements institutionnels (PUQ, 2005), publié sous la direction de Louis Guay, Pierre Hamel, Dominique Masson et Jean-Guy Vaillancourt et qui met à contribution 20 auteurs dont 11 de l’Université de Montréal.

Dans le chapitre d’ouverture, Louis Maheu critique certaines tendances actuelles de la sociologie et rappelle que le tournant micro et psychosociologique ne doit pas faire perdre de vue la dimension structurelle, macro et historique des mouvements sociaux.

Pierre Hamel et Marco Silvestro étudient pour leur part l’évolution de l’action des corporations de développement économique et communautaire (CDEC) dans le contexte urbain montréalais. Leur bilan est mitigé; l’action des CDEC a réussi à faire changer certaines pratiques institutionnelles, mais les administrations publiques ne sont pas disposées à leur laisser le champ libre. Dans un autre domaine, Marie-Pierre Chevrier et Robert Kasisi analysent l’expérience originale d’habitat écologique à Kahnawake, habitat inspiré de la tradition mohawk et fondé sur l’engagement communautaire.

Toutes les autres contributions de l’UdeM ont trait aux mouvements sociaux religieux ou se situant à la périphérie du religieux. Solange Lefebvre examine l’action de Force Jeunesse, un groupe aux objectifs séculiers mais créé sous un horizon d’action catholique. La théologienne évoque par ailleurs les préoccupations du catholicisme quant aux problèmes d’insertion socioprofessionnelle vécus par les jeunes.
Barbara Thériault se penche sur la transformation des Églises protestante et catholique en Allemagne de l’Est après l’implosion du socialisme d’État. Dans une perspective historique et politique, David Ownby trace un portrait des pratiques du Falun Gong, tant en Chine qu’en Amérique du Nord, et tente d’éclairer le débat sur la nature spirituelle ou politique du mouvement.

Ali Dizboni scrute le nouveau paradigme musulman créé par les modernistes iraniens dont le discours fait figure d’«épistémologie de la libération» et de «protestantisme iranien». Louis-Gabriel Blot s’est quant à lui intéressé aux rapports entre les communautés ecclésiales de base face à l’Église institutionnelle à Haïti.

Finalement Martin Geoffroy et Jean-Guy Vaillancourt présentent une théorie de l’institutionnalisation du religieux incluant à la fois la secte, l’Église, le culte et les mouvements religieux, ce qui leur permet d’éclairer les nouveaux courants comme celui du nouvel âge.
D.B.

Sous la direction de Louis Guay et coll., Mouvements sociaux et changements institutionnels: de l’action collective à la mondialisation, Sainte-Foy, PUQ, 2005, 420 p.

 

Appartenances, institutions et citoyenneté

Les 26 et 27 septembre 2002 s’est tenu à Montréal un colloque sur le thème «Appartenances, institutions et citoyenneté» organisé par le Groupe de recherche sur les sociétés plurinationales en collaboration avec l’Institut international de droit linguistique comparé (Montréal) et le Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal. Quatre ateliers portaient respectivement sur les thèmes suivants: «Intégration sociale et citoyenneté», «Aménagements institutionnels de la diversité», «Projection et présence internationales des entités autonomes» et «Politiques linguistiques et droits linguistiques».

Le présent ouvrage propose les communications présentées à cette rencontre. Ces textes offrent un bilan des questions entourant l’intégration sociale, politique et juridique des minorités et permettent de faire le point sur les aménagements possibles de la diversité sociale.

Pierre Noreau et José Woehrling, Appartenances, institutions et citoyenneté, Montréal, Wilson & Lafleur ltée, 2005.

 

Pour l’apprentissage d’une pensée critique au primaire

Éduquer, c’est inciter les jeunes au dépassement de soi et à l’exploitation de leurs compétences sur les plans intellectuel, social et de la communication. La philosophie pour enfants et son adaptation à l’apprentissage des mathématiques est une approche pertinente et significative pour stimuler chez les élèves des compétences transversales liées à la pensée critique, à la coopération avec autrui et à la communication.

Cet ouvrage étudie, pas à pas, à l’aide de nombreux exemples tirés des discussions entre élèves de 10-11 ans, un processus d’apprentissage de la pensée critique. Ce faisant, il met en lumière un processus d’enseignement socioconstructiviste. Il présente à l’enseignant une banque de questions pour que les échanges entre les élèves dépassent l’anecdote et deviennent dialogue; il explique la transformation d’une classe en «communauté de recherche», base essentielle au développement d’une pensée critique; finalement, il propose une grille pour évaluer ce processus d’apprentissage chez les élèves.

Marie-France Daniel, Pour l’apprentissage d’une pensée critique au primaire, Sainte-Foy, Presses de l’Université du Québec, 2005.

 

Le savoir des livres

Nous sommes entourés de livres savants. Les encyclopédies, les dictionnaires, les manuels sont en effet partout, des librairies aux bibliothèques, chez soi comme au travail. Internet aurait même accru leur nombre, s’il faut en croire les apôtres du tout-numérique. Les livres spécialisés ne seraient donc plus réservés aux seuls spécialistes.

Mais qu’est-ce qu’un livre savant? Diderot et D’Alembert, avec leur Encyclopédie, avaient-ils conçu le livre savant par excellence? En quoi se distinguait-elle des travaux de précurseurs comme Fontenelle? Le savoir que vulgarise Louis Guillaume Figuier au 19e siècle est-il le même que celui qui envahit les pages des Particules élémentaires, de Michel Houellebecq, voire celles du Da Vinci Code, de Dan Brown? Plutôt qu’un seul livre savant, il en existe de multiples formes, toutes historiquement déterminées.

Les auteurs du Savoir des livres se sont interrogés sur cette histoire. Ils ont voulu comprendre quelle a été l’évolution de la publication scientifique, de l’imprimé à Internet. Ils ont rencontré sur leur chemin des revues et des bases de données, des imprimeurs et des hommes de lettres, des savants et des vulgarisateurs. Ils se sont intéressés au statut des images dans la diffusion des connaissances. Ils se sont même demandé ce qu’était l’avenir du livre savant. Ils ont surtout voulu rendre hommage à ces formidables machines que sont les livres.

Avec des textes de Benoît Melançon, Christian Vanderlope, Michel Pierssens et Yvan Lamonde.

Sous la direction de Benoît Melançon, Le savoir des livres, Les Presses de l’Université de Montréal, 2005, 34,95$.

 

L’urbain: un enjeu environnemental

L’environnement est aujourd’hui une préoccupation incontournable pour les urbanistes. Mais même si l’aménagement du territoire a accompagné l’idéologie du développement durable depuis ses débuts, le milieu urbain ne retient l’attention des environnementalistes que depuis peu.

Le but de cet ouvrage est de contribuer à combler cette lacune, à la fois sur le plan analytique et sur le plan stratégique. Trois thèmes y sont privilégiés: d’abord, l’estimation des risques environnementaux en milieu urbain, ensuite les études d’impact environnemental ainsi que la place accordée à la participation des populations visées dans l’évaluation des projets et, enfin, l’élaboration des stratégies d’aménagement et le développement du paysage urbain.

Ont collaboré à cet ouvrage: Alain-Michel Barcelo et Paula Negrón-Poblete, de l’Institut d’urbanisme de l’UdeM.

Sous la direction de Michel A. Boisvert, L’urbain: un enjeu environnemental, Presses de l’Université du Québec, 2004.

 

Possibles
Jacques Ferron: le «Grand Inannexable»

Écrivain mineur à ses propres yeux, Jacques Ferron est pour d’autres, au contraire, le plus important auteur de la Révolution tranquille. Il s’impose par des fictions originales, alliant réalisme et fantasmagorie dans un style alerte et décontracté qui n’appartient qu’à lui, et aussi par ses interventions en tant que citoyen engagé dans des mouvements et des partis qu’il fait connaitre notamment par les lettres qu’il publie régulièrement dans les journaux.

Dans ce numéro, nous tentons, à notre manière, non pas tant de prolonger sa mémoire sur le mode de la vénération obséquieuse que de montrer en quoi elle demeure pour nous une source d’inspiration pour penser l’époque présente et ses enjeux. C’est en cela que nous espérons lui être le plus pleinement fidèles: en le tenant pour un contemporain – qui compte.

Possibles, vol. 29, nos 3-4, Jacques Ferron: le «Grand Inannexable», été-automne 2005, 12$.



 
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