Transport membranaire
La recherche fondamentale pour comprendre la fibrose kystique

Les connaissances fondamentales sur le transport membranaire pourraient venir en aide aux personnes atteintes de fibrose kystique ou souffrant d’hypertension. C’est ce que pense Rémy Sauvé, professeur au Département de physiologie de l’Université de Montréal et membre du Groupe de recherche en transport membranaire. Il s’intéresse aux canaux potassiques et au rôle qu’ils peuvent jouer dans les processus de sécrétion du mucus et dans le contrôle de la pression artérielle.

La sécrétion du mucus pulmonaire pose des problèmes chez les personnes atteintes de fibrose kystique : une accumulation de mucus épais rend difficile l’élimination des bactéries, ce qui cause des infections pulmonaires. «Chez ces personnes, il y a un problème de sécheresse et de viscosité des sécrétions pulmonaires parce que les molécules d’eau ne parviennent pas à franchir la muqueuse, explique le professeur. Or il existe un lien étroit entre la quantité d’eau contenue dans les sécrétions pulmonaires et le mouvement du chlorure à travers les membranes cellulaires.»

Dans le cas de la fibrose kystique, la protéine responsable du passage du chlorure ne joue pas son rôle, d’où l’assèchement du mucus. Plusieurs stratégies sont actuellement à l’étude pour corriger cette déficience en sécrétion de chlorure. Celle du professeur Sauvé consiste à forcer la sortie du chlorure en favorisant celle du potassium. «On sait que l’activation du canal potassique stimule la sécrétion de chlorure, explique-t-il. Et la sécrétion de chlorure de potassium permettrait à son tour le passage de l’eau par osmose.»

Des interventions pharmacologiques visant à activer des canaux potassiques pourraient aussi voir le jour dans le traitement de l’hypertension artérielle. Cette anomalie est créée en partie par une contraction excessive des muscles entourant les vaisseaux sanguins, ce qui gène la circulation du sang. Par ailleurs, l’activation de canaux potassiques favorise la prolifération des lymphocytes T, qui jouent un rôle essentiel dans notre système immunitaire. L’inhibition de ces canaux constitue par le fait même un moyen de supprimer la réponse immune, qui fait problème dans les cas de transplantation d’organes.

De telles applications nécessitent toutefois de mieux connaître la structure atomique et le fonctionnement des canaux potassiques, ce à quoi s’attellent le professeur Rémy Sauvé et son équipe dans leurs recherches fondamentales. Le Groupe de recherche en transport membranaire se penche sur les phénomènes d’échanges d’ions et de nutriments entre les milieux interne et externe de la cellule. Ces échanges se font grâce à des protéines qui forment des canaux à travers lesquels les ions peuvent circuler. Ces canaux sont spécialisés, chacun ne laissant passer qu’un seul type d’ion : le potassium, le chlorure ou le sodium.

Chercheur : Rémy Sauvé
Téléphone : (514) 343-7924
Financement : Instituts de recherche en santé du Canada, Fondation canadienne de la fibrose kystique, Fondation des maladies du cœur du Québec

 


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