Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 23 - 13 mars 2006
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 Archives de Forum

Hommage

À Me Gabriel Langis

(1936-2006)

Dans le cas de certaines personnes, il faut attendre qu’elles aient disparu depuis longtemps pour que soit révélée leur vraie valeur. D’autres laissent filtrer au cours de leur vie, en toute transparence, leur énergie, leur compassion, leur joie intérieure et leur estime des autres. Telle en fait la preuve la vie de Me Gabriel Langis, décédé le 22 février 2006, après une courte mais pénible maladie.

Notaire et avocat, il exerça d’abord à ce dernier titre dans les Forces canadiennes et au Conseil des ports nationaux. Arrivé à l’Université en 1977, il remplit les fonctions de directeur des services juridiques jusqu’en 1996. Il continuera à servir assidument l’établissement qu’il affectionnait, comme conseiller juridique du Régime de retraite, jusqu’en décembre 2005.

Dans l’exercice de sa profession, il a traité avec les membres successifs de la direction générale de l’Université, ceux des facultés et des unités académiques et administratives, des diverses catégories du personnel (professionnel, d’encadrement et de soutien), les étudiants, la plupart du temps dans des contextes de conflit ou d’interprétation contestée de textes légaux ou règlementaires. Il maitrisait au plus haut point l’art si difficile de la médiation et de la conciliation. Pour lui, il importait que les parties trouvent des solutions pratiques et équitables. Et il réussissait à les promouvoir. Pourquoi et comment? D’abord, il présumait d’une façon lucide la bonne foi de l’autre. Homme de culture, plutôt effacé, curieux, patient mais prompt à saisir les pistes de solution, il savait écouter les parties, analyser froidement les situations et conseiller succinctement mais d’une façon éclairante ses patrons et autres intervenants.

Gabriel pratiquait tous les genres d’humour, sauf les genres répétitifs, ennuyeux ou dépourvus de subtilité. Sa vision était le fruit de rappels historiques, de traits d’observation incisifs sur les personnes et les faits, le tout servi par une mémoire sélective fort développée.

Mais pour lui, dans une réunion, l’amitié l’emportait toujours sur le rire. Jamais il n’a voulu blesser qui que ce soit, ni bien sûr troquer un collègue contre un bon mot.

Une pensée d’espérance vaut bien, pour ma part, un acte de foi. Pourquoi un jour lointain, au pays des anges, Gabriel, en compagnie de son archange homonyme – vous savez celui chargé de missions étrangères courtes mais efficaces –, n’accueillerait-il pas ses proches, entre autres Monique, Nicole, Catherine, ses amis, Michel, Philippe, Réjean, Étienne, Maurice, Pierre, etc, pour une fête interminable, bien arrosée de rires et de souvenirs heureux, si jamais tout cela est convenable sous la voute céleste? Le rêve voile parfois les traces du chagrin.

Jacques Lucier

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