Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 31 - 29 mai 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Cigarettes: à neuf mètres des entrées; c’est la loi!

La loi entre en vigueur le 31 mai 2006

Ces mégots devront trouver refuge dans des cendriers installés à neuf mètres des édifices.

Le mercredi 31 mai marquera une nouvelle étape dans la politique antitabac du gouvernement du Québec. C’est à cette date qu’entrera en vigueur la nouvelle Loi sur le tabac, qui interdit toute consommation de tabac à moins de neuf mètres d’une entrée d’un édifice public.

L’Université de Montréal est bien sûr visée par cette loi. «Nous procédons actuellement à une campagne d’information et de sensibilisation auprès des fumeurs et nous allons au cours des prochaines semaines déplacer des cendriers pour nous conformer à la loi», explique Robert Couvrette, directeur général des immeubles.

Des indications temporaires seront placées aux entrées des immeubles pour aviser les fumeurs de se tenir à neuf mètres des portes, en attendant que la règlementation précise le type de signalisation à mettre en place. Après une période de tolérance au cours de laquelle les fumeurs seront invités à respecter les nouvelles normes, les agents de sécurité donneront des contraventions aux récalcitrants. L’amende sera du même ordre que celle imposée aux fumeurs pris en flagrant délit à l’intérieur des bâtiments, c’est-à-dire de 85$, soit 50$ d’amende, plus 25$ de frais, plus 10$ versés au fonds d’aide aux victimes du tabagisme.

Ajustements

La loi prévoit une certaine flexibilité selon les endroits. Ainsi, la zone à l’intérieur de laquelle il sera interdit de fumer n’excèdera pas les limites de la propriété. Si la voie publique est située à moins de neuf mètres, comme c’est le cas pour plusieurs pavillons du boulevard Édouard-Montpetit, l’interdiction n’ira pas au-delà de la limite et le cendrier pourrait être installé sur un support en bordure du trottoir. «La loi établit une distinction entre le domaine public, où il est permis de fumer, et l’édifice public, où fumer est défendu», précise le directeur.

Pour l’Université de Montréal, l’application de la mesure demandera plusieurs ajustements. Le campus principal compte 39 immeubles et le pavillon Roger-Gaudry comporte à lui seul pas moins de 33 portes près desquelles des cendriers permettent présentement d’écraser sa cigarette.

«Il faudra aussi tenir compte de la sécurité des gens», souligne pour sa part Marcel Descart, directeur du Bureau de la sûreté. «On ne mettra pas de cendriers dans les escaliers ni dans un espace où circulent les automobiles, comme ce serait le cas pour l’entrée principale du pavillon Roger-Gaudry. Lorsque ce ne sera pas possible à neuf mètres, il faudra aller plus loin.»

Fini donc l’époque où les fumeurs pouvaient en griller une sous les avancées protégeant certaines portes d’entrée. Beau temps mauvais temps, il faudra respecter le rayon de neuf mètres. L’UdeM n’a pas l’intention pour l’instant d’aménager d’espaces extérieurs pour permettre aux fumeurs de s’adonner à leur plaisir à l’abri des intempéries.

«L’Université pourrait même décréter par règlement qu’il est interdit de fumer partout sur son terrain, même au-delà des neuf mètres d’une entrée, mais ce n’est pas la voie qu’elle a choisie», signale Marcel Descart.

La loi va s’appliquer aussi aux bars et bistros comme La brunante, où la fumée de cigarette sera désormais interdite. Les Résidences seront également touchées: au moins 60% des chambres devront être des espaces sans fumée. Encore là, l’Université aurait le pouvoir d’être plus sévère et d’interdire la cigarette dans toutes les chambres.

Les deux directeurs responsables de l’application de la nouvelle loi ne jugent pas qu’il s’agit là d’un harcèlement à l’endroit des fumeurs ni que la loi est trop tatillonne. «Le principe de la loi est d’éviter que les personnes aient à passer dans un nuage de fumée pour entrer dans un édifice, commente M. Descart. Ce message semble bien passer auprès des fumeurs.»

Le directeur de la sureté mentionne que les fumeurs ont fini par assez bien se conformer à la loi interdisant de fumer dans les bureaux. «Lorsque cette loi a été adoptée, nous donnions en moyenne 300 avis de contravention par année, dit-il. Ce nombre est sans cesse allé en diminuant et nous n’en distribuons maintenant qu’une douzaine annuellement.»

Il s’attend donc à ce que les fumeurs se montrent aussi compréhensifs et qu’ils collaborent de la même façon au respect de la nouvelle loi.

Daniel Baril

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