Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 31 - 29 mai 2006
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

La collation des grades: «Vers des sommets par des voies étroites.»

L’Université remet 336 doctorats et, à travers eux, souligne la persévérance des 10 640 étudiants ayant obtenu un diplôme cette année

Jacques Brouillette embrasse sa fille Judith qui a reçu son diplôme de doctorat en pharmacie.

Auteure d’une thèse de doctorat sur l’arythmie déposée en juillet dernier à la Faculté de pharmacie, Judith Brouillette figure parmi les 10 640 nouveaux diplômés de l’Université de Montréal et de ses écoles affiliées. «Mes études aux cycles supérieurs ont été une magnifique expérience, dit celle qui a prononcé l’allocution au nom des étudiants à la Collation solennelle des grades le 26 mai. J’ai contribué à l’avancement des connaissances tout en acquérant une solide confiance en moi, une méthode de travail et des habiletés en communication.»

La jeune femme de 27 ans, qui a obtenu un baccalauréat bidisciplinaire en physiologie et mathématiques à l’Université McGill avant de faire son entrée à l’UdeM en 2001, n’était pas de ceux qui arrivent à la soutenance exténués, au bord de l’épuisement et soulagés de quitter le milieu universitaire. Au contraire, aussitôt son diplôme en poche, elle s’est lancée dans des études de doctorat en médecine. «J’ai bien connu la recherche; maintenant, je veux devenir médecin et avoir un rôle clinique à jouer auprès des gens», commente l’étudiante qui vient de terminer sa première année.

La grande majorité des parchemins délivrés au cours de la dernière année par l’Université, HEC Montréal et l’École polytechnique ont été des diplômes de premier cycle (7034), mais le tiers (3270) étaient des diplômes de deuxième cycle et 336 des doctorats. Pour le recteur, Luc Vinet, la cérémonie empreinte de décorum «sanctionne des années d’abnégation, de travail soutenu et de recherches patientes». Depuis ses débuts il y a 127 ans, l’Université de Montréal a formé 250 000 étudiants dans tous les domaines du savoir. «Leur contribution au développement du Québec et du Canada prolonge le travail de nos professeurs et constitue un vibrant témoignage du rôle croissant de la connaissance», a souligné M. Vinet.

Pour ajouter au caractère solennel de la cérémonie, celui-ci a cité une œuvre de Victor Hugo, Hernani, dans laquelle des insurgés lancent un cri de ralliement: Ad augusta per angusta. «À ceux et celles qui, comme moi, ont le latin un peu rouillé, permettez-moi de rappeler les paroles de ces hommes: “Vers des sommets par des voies étroites.”»

12 doctorats honorifiques

Par ailleurs, la cérémonie annuelle a été l’occasion de souligner le travail exceptionnel de personnalités extérieures à la communauté universitaire. Le physicien français Alain Aspect, la juriste française Christine Desouches, le physicien canadien Robert C. Dynes (qui vit aujourd’hui en Californie) et l’écrivain cri Tomson Highway ont reçu un doctorat honoris causa.

La Collation solennelle des grades est également l’occasion d’octroyer le titre de professeur émérite à des membres du personnel enseignant qui quittent officiellement leurs fonctions. Neuf professeurs de trois facultés ont obtenu ce titre cette année. À la Faculté des arts et des sciences: Lise Gauvin (Littératures de langue française), Raynald Laprade (Physique), Robert Lacroix (Sciences économiques), Pierre Landreville (Criminologie) et Gilles Rondeau (École de service social); à la Faculté de médecine: Marielle Gascon-Barré (Pharmacologie), Yves Lamarre (Physiologie) et Fernand Roberge (Physiologie); enfin, à la Faculté des sciences infirmières: Diane Pelchat.

Dans son allocution, Judith Brouillette a rendu hommage à ceux qui soutiennent les étudiants. «Nous sommes aidés tout au long du parcours. Par nos familles, nos professeurs, nos amis. Je tenais à dire merci à tous ces gens-là», a-t-elle confié à Forum quelques jours avant la cérémonie. Le plus difficile aura été de choisir un sujet de recherche et, surtout, un directeur pour l’accompagner dans sa démarche scientifique. «Lorsqu’on s’engage dans une recherche de doctorat, on se lie à une personne pour quatre ou cinq ans de notre vie. C’est très important.»

La nouvelle docteure n’a que des bons mots pour sa directrice, Céline Fiset, qui l’a assurée de son soutien pendant quatre ans. Souvent décrié par les étudiants laissés à eux-mêmes, l’encadrement est une notion clé lorsqu’il est question d’études aux deuxième et troisième cycles.

Mathieu-Robert Sauvé

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