Hebdomadaire d'information
 
Volume 41 - numÉro 24 - 19 MARS 2007
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Le cerveau est en fête pour 25 bénévoles de l’UdeM

Forum accompagne Jean-François Gariépy dans une classe de sixième année

Plus de la moitié des personnes concernées ont reçu une hausse de salaire, précise Jacques Pelletier, accompagné de Josée Veilleux.

«Beurk! – C’est plus dur que je pensais. – Dégueulasse!»

Les exclamations fusent dans la classe de Lyne Fortin, à l’école Saint-Pierre-Claver, à Montréal, au moment où les élèves de sixième année posent le doigt sur le cerveau que leur présente Jean-François Gariépy. «C’est un cerveau de veau», dit-il pour rassurer les enfants, qui ont enfilé un gant de latex au moment de tâter la masse cérébrale. La plupart ne se font pas prier pour manipuler l’organe dont le coordonnateur de l’activité Cerveau en tête leur parle depuis une quarantaine de minutes.

«Quel rôle joue mon cerveau quand je rêve?» a demandé un élève. «Pourquoi le cerveau est-il si plissé?» a interrogé un autre. «Y a-t-il une différence entre le cerveau d’un chien et celui d’un être humain?» «Qui est le plus intelligent entre l’ordinateur et le cerveau humain?»

L’étudiant à la maitrise en sciences neurologiques de l’Université de Montréal s’est efforcé de répondre à toutes les questions. Il en a l’habitude. «Je participe à cette tournée depuis trois ans. C’est une bonne occasion de partager nos connaissances», explique l’étudiant du laboratoire de Réjean Dubuc, professeur au Département de physiologie.

Du 12 au 16 mars, un millier d’écoliers montréalais auront assisté à une présentation semblable à celle-ci, faite par un étudiant en neurosciences. Au primaire, les conférences portaient sur les cinq sens, alors qu’au secondaire on a abordé l’effet des drogues sur le cerveau.

«Cette année, sur la centaine de bénévoles pour les 120 écoles de Montréal, environ 25 proviennent de l’UdeM. Tout le monde est très enthousiaste et la semaine se déroule très bien», signale le coordonnateur du programme pour les écoles primaires francophones.

«Je suis satisfaite du résultat, commente Lyne Fortin. Les élèves sont contents de l’aspect interactif de la rencontre. Ils n’ont pas souvent l’occasion de toucher un cerveau.»

Rayonnement international
L’activité Cerveau en tête a vu le jour à la Fondation Dana, de New York, en 1996. En 1998, des étudiants de l’hôpital Douglas ont repris l’idée pour la faire rayonner à Montréal, reconnue internationalement pour ses recherches en neurosciences. Par la suite, des étudiants des universités de Montréal, McGill, Concordia et du Québec à Montréal ont pris le relai. Si les animateurs sont bénévoles, l’organisation d’une telle activité nécessite des fonds, et les organisateurs ont pu compter sur le soutien de 17 commanditaires, dont les Instituts de recherche en santé du Canada, le Fonds de la recherche en santé du Québec, le Groupe de recherche sur le système nerveux autonome et le Centre de recherche Fernand-Seguin.

Jean-François Gariépy

Jean-François Gariépy estime que sa tournée des écoles constitue une excellente occasion de partager ses connaissances.

En plus des présentations scolaires, on profite de l’occasion pour organiser des conférences sur divers sujets tels que les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson) ou les effets de la musique sur le cerveau. Des chercheurs de l’UdeM (François Neveu et Louis Behrer), de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (Dominic Beaulieu-Prévost et Vincent Paquette) et de l’Institut neurologique de Montréal ont été invités à présenter leurs travaux.

Jean-François Gariépy se consacre à l’organisation de Cerveau en tête depuis la rentrée d’automne. Il a fallu planifier les visites, convaincre les professeurs... «Je crois que toutes les secrétaires des écoles de Montréal ont entendu parler de nous», remarque en souriant le bénévole, qui a fait lui-même six présentations durant la semaine.

Il a beaucoup de talent pour communiquer les connaissances actuelles en neurosciences. Dans un langage accessible et à l’aide d’images projetées sur un écran, il aborde les cinq sens et leurs liens avec le système nerveux.

Pour une démonstration sur les rapports entre le gout et l’odorat, il distribue un bonbon, puis il demande aux élèves de se boucher le nez. «Maintenant, mettez le bonbon dans votre bouche et libérez vos narines.»

Les commentaires fusent de nouveau: «Ouah! On ne savait pas que l’odeur était si importante pour gouter», lance Maxime. Parmi les questions qui lui sont adressées au cours de la présentation, l’originalité est au rendez-vous. «Tu es un chercheur. Qu’est-ce que tu vas faire quand tu vas avoir trouvé?»

Sans se laisser décontenancer, le jeune homme répond qu’il changera de champ de recherche. «Il y aura certainement autre chose à découvrir sur le cerveau. Je ne suis pas du tout inquiet», mentionne-t-il.

Mathieu-Robert Sauvé

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