Édition du 21 février 2005 / volume 39, numéro 22
 
  Gilles Fecteau, un «professeur super avec un bon humour»
Vivre pour enseigner n’est pas nécessairement la norme à l’Université. Mais c’est la philosophie de Gilles Fecteau, lauréat en 2004 du Prix d’excellence en enseignement

Le Dr Gilles Fecteau en compagnie d’une de ses patientes au CHUV. «Une bonne vache laitière peut valoir 60 000 $», remarque-t-il. D’où l’intérêt pour les producteurs, même éloignés, de les faire soigner à Saint-Hyacinthe.

«Approche pédagogique excellente», «professeur intelligent», «très grande compétence», «professeur super avec un bon humour», «un cours très stimulant», «pas de risque de s’endormir avec vous»!

Voilà quelques propos recueillis à la fin des cours de Gilles Fecteau, lauréat en 2004 du Prix d’excellence en enseignement de l’Université de Montréal dans la catégorie des professeurs titulaires. «L’enseignement, c’est ma véritable vocation, dit ce vétérinaire de 41 ans originaire de Beauceville qui enseigne à la Faculté depuis 1993. J’aurais pu être ingénieur, spécialiste de la géodésie ou de la foresterie, mais j’aurais certainement fini par enseigner ma discipline», affirme-t-il.

Ce qu’il aime dans ce métier, c’est le contact avec les étudiants et la créativité dont il doit faire preuve pour leur transmettre l’envie de consacrer leur carrière à sa spécialité, la médecine interne chez les bovins. «J’aime les obliger à se commettre», déclare-t-il avec un sourire narquois.

Qui, mieux que les étudiants, peut juger des qualités pédagogiques d’un professeur? En tout cas, les apprentis vétérinaires sont généreux à son égard à l’issue des évaluations trimestrielles. Gilles Fecteau reçoit des notes quasi parfaites (3,9 sur 4) au chapitre de la maitrise des connaissances, du matériel didactique qu’il crée et des liens qu’il établit entre la théorie et la pratique. «L’enseignement de Gilles Fecteau témoigne d’une compétence exceptionnelle; il est très bien organisé, maitrise les moyens pédagogiques et prépare ses notes avec minutie», peut-on lire dans le dossier de candidature signé par le directeur du Département de sciences cliniques de la Faculté, André Vrins.

Alors qu’on entend surtout de la bouche des universitaires de carrière que leurs activités de recherche servent leur enseignement, le Dr Fecteau prend les choses à l’envers. «Je dirais que c’est mon enseignement qui oriente mes recherches.»

Et il n’a rien à envier aux chercheurs les plus productifs puisque son CV mentionne des contributions à 49 revues scientifiques avec comités de lecture et 54 conférences dans des congrès professionnels. Par ailleurs, le professeur a reçu une vingtaine de subventions ou de contrats à titre de chercheur principal. En plus de diriger les mémoires et les thèses d’une vingtaine d’étudiants.

Le premier cycle, yes sir!

Le Dr Fecteau se consacre à l’enseignement clinique auprès des étudiants diplômés 20 semaines par an au Centre hospitalier universitaire vétérinaire (CHUV). Mais il ne renoncerait jamais à donner des cours magistraux devant des étudiants de premier cycle. «Il est de notre responsabilité, nous les spécialistes, de transmettre aux nouveaux notre passion. Sinon, qui le fera? Je ne peux pas m’attendre à recevoir aux cycles supérieurs ou en résidence des passionnés de médecine interne si aucun spécialiste de cette discipline ne s’est jamais adressé à eux», souligne-t-il.

Lui-même a gardé d’excellents souvenirs de professeurs qui lui ont transmis le feu sacré. Le Dr Hugues Saint-Pierre, notamment, lui a enseigné la chirurgie bovine lorsqu’il étudiait à Saint-Hyacinthe. Puis, Bradford Smith, quand il était résident à l’Université de Californie à Davis, en 1992, lui a beaucoup appris.
En fait-on suffisamment à l’Université de Montréal pour promouvoir l’enseignement? «Je dirais que non, répond-il sans hésiter. Il y aurait lieu de se forcer un peu. Mais il faut dire qu’il est plus facile de juger de la compétence d’un universitaire en fonction de critères mesurables liés à ses activités de recherche: le nombre de publications savantes, les subventions de recherche obtenues, le nombre d’étudiants diplômés, etc. C’est un peu plus compliqué lorsqu’il s’agit d’évaluer l’enseignement.»

Il est tout de même élogieux à l’endroit du Centre d’études et de formation en enseignement supérieur, qui encourage les innovations pédagogiques chez les membres du personnel enseignant de l’UdeM, notamment en finançant divers projets.

La date limite approche

Les prix d’excellence en enseignement visent aussi à souligner l’importance de la pédagogie. Au vice-rectorat à l’enseignement de premier cycle et à la formation continue, on rappelle que la date limite pour présenter des dossiers de candidature à ces prix dont les lauréats seront connus au printemps 2005 est le 16 mars. Il y a un prix pour chaque catégorie de personnel: chargé de cours, professeur adjoint, professeur agrégé et professeur titulaire. Les candidats doivent acheminer leur dossier au doyen de leur faculté ou au directeur dans le cas du Département de kinésiologie et de l’École d’optométrie. Chaque unité peut soumettre un dossier par catégorie.

Le dossier de candidature doit être soigneusement préparé. Gilles Fecteau admet avoir consacré près de deux semaines à cette présentation, qui a été couronnée de succès. «Je suis très fier d’avoir remporté ce prix, qui m’encourage à continuer», conclut-il.

Mathieu-Robert Sauvé



 
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