Bulletin sur les recherches à l'Université de Montréal
 
Volume 5 - numÉro 2 - FÉvrier 2006
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Bibliothéconomie

Vive les livres libres !

« Les États doivent investir dans les bibliothèques publiques pour assurer aux plus démunis un accès à l’information. Les nouvelles technologies sont fantastiques, mais elles ne sont pas nécessairement démocratiques », déclare Réjean Savard, professeur à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l'information.

En novembre dernier, le professeur Savard a représenté le Canada à la Fédération internationale des associations de bibliothécaires et de bibliothèques (IFLA), qui tenait une rencontre historique en Égypte, dans les murs de la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie. À l’issue des travaux, le Manifeste d'Alexandrie sur les bibliothèques, la société de l'information en action a été adopté (voir http://www.ifla.org/III/wsis/AlexandriaManifesto-fr.html). Ce texte était présenté au Sommet mondial sur la société de l’information, qui avait lieu en Tunisie quelques jours plus tard. Alors que les enjeux de ce sommet onusien étaient clairement orientés vers Internet, les membres de l’IFLA ont tenu à ce que les bibliothèques ne soient pas écartées du débat.

Les bibliothèques peuvent selon eux être perçues comme des coopératives permettant et le partage du savoir avec tous les membres de la communauté et un accès gratuit aux moins nantis. « Le retour sur l’investissement dans les bibliothèques est de quatre à six fois supérieur au montant initial. C’est relativement économique et les avantages sont nombreux », indique le chercheur. Certains économistes soutiennent que tout ce que l’État investit dans les bibliothèques pour la structure, le matériel et le personnel engendre des retombées positives pour la société, notamment en ce qui concerne l’efficacité au travail. De fait, les étudiants et les autres usagers des bibliothèques économisent énormément de temps et d’argent dès qu’ils ont appris à repérer rapidement l’information recherchée, grâce aux séances de formation données par les bibliothécaires.

En plus de recommander un investissement dans les bibliothèques et les services d’information, le Manifeste demande aux gouvernements et aux organismes internationaux de soutenir un accès illimité et sans obstacle à l’information ainsi que la liberté d’expression. Le rôle des bibliothèques publiques s’étant grandement diversifié au fil du temps, celles-ci possèdent à la fois des collections numériques et des documents imprimés. Les 2,5 milliards de lecteurs inscrits dans les bibliothèques du monde parcourent chaque année les 15 000 kilomètres de rayons et effectuent 1,5 trillion de prêts. « Au départ, les bibliothèques ont été conçues comme des centres d’archives, pour entreposer les documents anciens, souligne le professeur. Leur mission de diffusion de l’information est arrivée plus tard afin de rendre accessible l’information qui y était stockée. De nos jours, la fonction des bibliothèques s’oriente vers la formation aux usagers pour qu’ils se servent mieux de l’information. »

Cette vocation est d’autant plus essentielle que nos sociétés modernes baignent dans une mer d’information. Bien avant l’apparition d’Internet, les spécialistes avaient observé ce phénomène d’explosion de l’information. Aujourd'hui, la situation est telle qu’on emploie le terme « infobésité » pour la décrire. Et qui d’autres que les bibliothécaires peuvent aider les citoyens à naviguer sur cet océan et à trouver rapidement l’information tant convoitée ?

 

Chercheur :

Réjean Savard 

Courriel :

rejean.savard@umontreal.ca

Téléphone :

(514) 343-7408

Financement :

Conseil de recherches en sciences humaines du Canada



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