Hebdomadaire d'information
 
Volume 40 - numÉro 2 - 6 septembre 2005
 Sommaire de ce numéro
 Archives de Forum

Un antidépresseur pour cesser de fumer

Le Dr Stéphane Rinfret se penche sur les victimes de malaise cardiaque

Arrêter de fumer, mais à quel prix?

Un groupe de chercheurs canadiens mène actuellement une étude auprès de 1500 fumeurs
du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique qui ont subi un syndrome coronarien aigu afin de savoir si un antidépresseur bien connu, le Zyban (de son nom scientifique buproprion) peut les aider à écraser pour de bon. L’étude, d’une durée de 18 mois, comparera les résultats obtenus chez les membres d’un groupe témoin auxquels on aura administré un placebo avec ceux du groupe qui aura consommé du Zyban.

Cette enquête de 1,4 M$ nommée ZESCA (Zyban as an Effective Smoking Cessation Aid) réunit des experts d’une douzaine de centres de recherche sous la direction du Dr Mark Eisenberg, de l’Hôpital général juif. Dans le cadre de cette recherche, le Dr Stéphane Rinfret, professeur adjoint à la Faculté de médecine, effectue une étude connexe consistant à préciser le rapport cout-avantage de ce traitement. Les informations qu’il entend
recueillir pourraient orienter les politiques publiques en matière de traitement antitabagique. «C’est à la société de choisir. Doit-on investir collectivement dans ce type de soins? Est-ce une utilisation rationnelle de nos ressources?» demande-t-il.

Le diplômé de l’Université Harvard en épidémiologie clinique va chercher à connaitre le cout nécessaire pour procurer une année supplémentaire de vie à un patient qui a cessé de fumer après avoir été victime d’un malaise cardiaque. Le barème minimal, actuellement, serait de 50 000$ par année de vie sauvée. C’est le montant qu’on verse pour les traitements de dialyse des insuffisants rénaux.

Mais le calcul global doit tenir compte de plusieurs critères. Il faut considérer la qualité de vie autant que la dépendance aux médicaments. Selon le professeur Rinfret et ses collègues, très peu d’études ont traité des effets de psychotropes comme le buproprion (autrefois connu sous le nom de Wellbutrin). Si plusieurs études ont porté sur les répercussions des traitements antitabac, aucune ne s’était encore penchée sur les victimes de malaises cardiaques.

Pour le Dr Rinfret, l’état vulnérable des patients qui risquent de subir une attaque cardiaque fatale est un facteur important à prendre en considération si l’on veut évaluer l’incidence de ce médicament. «Il y a plusieurs symptômes liés à la cessation du tabagisme, explique-t-il, par exemple la nervosité, l’insomnie, la dépression. Le Zyban pourrait aider à diminuer l’intensité de ces symptômes.»

Philip Fine
Collaboration spéciale

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