Projection dans le futur

Pour une 14e année d’affilée, la Faculté de l’aménagement présentait l’exposition de ses finissants du baccalauréat.

Qu’il soit question d’énergie douce, d’accommodements raisonnables ou encore d’expérience cinématographique, les étudiants ont déployé une imagination à la fois débridée et séduisante.

Pour une 14e année d’affilée, la Faculté de l’aménagement présentait l’exposition de ses finissants du baccalauréat. Du 3 au 5 mai derniers, les futurs architectes, architectes de paysage, designers industriels, designers d’intérieur et urbanistes ont affiché un savoir-faire novateur et ingénieux, de même qu’un professionnalisme faisant honneur à Montréal, ville UNESCO de design.

En parcourant l’exposition, le visiteur a pu constater que dorénavant aménager, c’est voter. Les 245 étudiants ont en effet imaginé des projets qui reflètent leurs préoccupations à l’égard de l’environnement, d’où le titre de l’activité: Projection. «Projeter, c’est voir en avant pour transformer nos acquis, ce qui est présent en nous maintenant, en un projet qui s’inscrira dans un futur plus ou moins proche», déclarait la finissante en urbanisme Catherine Grenier dans son discours de bienvenue prononcé au vernissage.

Architecture
À l’heure des accommodements raisonnables, Michel Lefebvre s’est interrogé sur la manière d’intégrer les pratiques commerciales de la mort aux rituels funéraires contemporains. Sa réflexion a abouti à la conception d’un complexe de services funéraires polyvalent, où les salons côtoient les pièces d’une halte-garderie. Le pragmatisme n’occulte toutefois pas la spiritualité. «J’ai cherché à offrir une diversité de locaux pour une diversité de religions», dit l’étudiant. De l’entrée jusqu’à la chapelle multiconfessionnelle, les familles en deuil font une ascension progressive qui se veut une métaphore de la vie.

Design d’intérieur
Avec le complexe cinématographique expérimental Cinopsis, Josianne Pouliot souhaite mettre en vitrine l’industrie québécoise du septième art. Le complexe est conçu de manière à proposer des ateliers de montage et des studios de production aux jeunes professionnels, dont le travail pourrait être découvert par le public au moyen d’une salle de diffusion, d’un club vidéo et d’un café adjacents. La salle de projection peut en outre servir à des lancements ou à des galas puisque les sièges peuvent être basculés au plafond. «Je voulais transcrire l’industrie du cinéma dans le bâtiment», souligne Josianne Pouliot.

Urbanisme
Pierre-Marc Doucet a étudié la problématique urbaine soulevée par l’implantation des parcs éoliens, susceptibles d’avoir des répercussions sur la flore, la faune, les milieux habités et le paysage. Les MRC et les municipalités locales ne possèdent souvent aucune règlementation en ce qui concerne les parcs d’éoliennes. L’étudiant s’est donc penché sur les meilleurs mécanismes règlementaires pour encadrer correctement cette activité, bien l’intégrer à l’environnement et favoriser une plus grande concertation des acteurs visés.

Architecture de paysage
Passionnées de la nature, Isabelle L’Écuyer et Josianne Garon-Labrecque ont mis sur pied le projet Tournant vert, qui vise à réaménager le boisé du secteur Sainte-Rose, à Laval. Elles ont notamment concentré leurs efforts sur le bâtiment du pôle d’accueil, qui intègrerait des panneaux solaires et un toit végétal. Les eaux de la bâtisse seraient récupérées pour alimenter les installations sanitaires. «Tournant vert pourrait servir de centre d’interprétation et d’éducation pour la population, expliquent-elles. Les différents éléments de notre projet sont facilement transposables à l’échelle domestique.» Les finissantes pourront sans doute voir leur projet se réaliser puisque le Conseil régional de l’environnement de Laval s’est montré très intéressé par leur proposition.

Éric Beauchemin fait une démonstration de son mobilier à Manon Guité, vice-doyenne aux affaires académiques, et à Giovanni De Paoli, doyen de la Faculté de l’aménagement

Design industriel
Éric Beauchemin a redéfini l’expérience du repas extérieur grâce au mobilier Tapas. Cette table faite de bois et d’aluminium intègre un système de cuisson au gaz qui peut faire office de barbecue ou de plaque chauffante. Conçu pour quatre personnes, ce mobilier permet une économie d’espace et de carburant. Une option de rallonge transforme par ailleurs le module en une table pour huit personnes. Éric Beauchemin est membre d’un groupe de recherche en design industriel, Dial_6, qui fait la promotion de ltertiaire de l’aluminium au Québec.

Marie Lambert-Chan