courrier du lecteur

La longue route des résidus

J’ai lu avec intérêt la capsule science du 7 mai dernier intitulée «Le compostage réduit-il les gaz à effet de serre?»

Même si les informations m’apparaissaient justes dans l’ensemble, j’ai été très surpris de lire que l’envoi des résidus de cuisine dans le broyeur constitue une meilleure solution du point de vue environnemental que l’enfouissement, car ils seront incinérés à l’usine d’épuration. Il manque un élément essentiel dans ce raisonnement: la majorité des usines d’épuration au Québec ne sont pas dotées d’incinérateurs. Donc, les résidus transitent par le réseau d’égout en utilisant de l’eau potable purifiée à grands frais, ils sont ensuite en grande partie décantés dans les décanteurs primaires des usines d’épuration, cette boue est compressée, mise dans des conteneurs et acheminée... au site d’enfouissement. Un bien grand détour tout aussi inutile que couteux.

Guy Desgranges
Technicien en assainissement des eaux, coordonnateur d’un site de démonstration de compostage domestique et étudiant à la maitrise en physique à l’UdeM