Neuropsychologie

La chambre hyperbare : espoir contre les AVC

Une vingtaine de séances d'oxygénothérapie en chambre hyperbare entraîne une récupération significative de l'activité cérébrale et de la capacité cognitive chez les personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC). C'est ce que la neuropsychologue Paule Hardy a démontré au cours de recherches doctorales réalisées au Département de psychologie de l'Université de Montréal sous la direction de Maryse Lassonde. Ces travaux sont parmi les premières études scientifiques à avoir été menées sur les effets des traitements hyperbares appliqués aux AVC.

Le sujet étudié par M me Hardy, un homme de 54 ans victime d'un accident de la route, souffrait d'une parésie et d'une perte de sensibilité de son côté droit. L'AVC a bloqué l'irrigation de son hémisphère cérébral gauche. Il souffrait également de déficits cognitifs graves.

Onze mois après son accident, le sujet a été soumis à une première série de 20 séances en chambre hyperbare à raison de 5 séances par semaine d'une durée de une heure chacune. « Dès les premières séances, le sujet a indiqué une reprise de sensibilité au côté droit de son visage », affirme Paule Hardy. Au terme des 20 séances, les tests cognitifs et de motricité ont montré une amélioration notable des habiletés motrices et cognitives comme l'attention, de la flexibilité cognitive et du langage. Ces améliorations sont allées de pair avec une augmentation significative de l'activité neuronale dans l'hémisphère lésé telle que l'ont révélée les données de l'électroencéphalogramme (mesures par potentiels évoqués). « Cette réactivation prouve que le progrès observé ne peut pas être attribuable à un effet d'apprentissage des tests de la part du patient », souligne M me Hardy.

Selon la chercheuse, le fait que le patient avait atteint un niveau de stabilisation neurologique réduit l'hypothèse d'une récupération spontanée, susceptible de survenir durant la phase aiguë, qui marque les premiers mois après l'accident.

Un an après ces traitements d'oxygénothérapie, l'accidenté était revenu au même stade cognitif et moteur qu'avant les séances en chambre hyperbare. La neuropsychologue l'a alors soumis à une seconde série de 60 traitements. « Le patient a refait les mêmes progrès qu'au moment des premiers traitements », indique-t-elle. L'accidenté a manifesté de nouveau une reprise de sensibilité au visage, un meilleur équilibre et une plus grande capacité de traitement des informations, le tout accompagné d'une reprise de l'activité cérébrale.

Les résultats n'ont toutefois pas été plus convaincants après 60 traitements qu'après les 20 premiers. Selon la chercheuse, compléter les traitements hyperbares avec des thérapies traditionnelles (ce qui n'était pas le cas ici) permettrait sans doute d'obtenir des résultats plus concluants et surtout plus durables. « Lorsqu'il y a reprise de l'activité cérébrale, les exercices permettraient possiblement de maintenir actifs les réseaux rétablis. » De plus, les résultats obtenus seraient supérieurs si les traitements suivaient de près l'accident vasculaire cérébral.

Chercheuse : Paule Hardy
Courriel : hardy.paule@sympatico.ca
Téléphone : (514) 278-2332
Financement : Fonds de la recherche en santé du Québec

 


 


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