courrier du lecteur

L’UdeM a fait le bon choix

Dans l’édition du 6 avril de La Presse et du Devoir, deux de nos collègues, les professeurs Louis Dumont et Samir Saul, qui sont des représentants des professeurs à l’Assemblée universitaire ainsi que membres du bureau du syndicat des professeurs, remettent en question la décision de l’UdeM d’acquérir le site de la gare de triage d’Outremont. L’UdeM compte de nombreuses instances au sein desquelles les professeurs sont bien représentés. Les débats sont nécessaires à la vie du campus et les divergences d’opinions ont toute leur place au sein des instances.

L’Assemblée universitaire a largement débattu la question de l’acquisition de la gare de triage d’Outremont et le Conseil de l’Université, dont nous sommes membres à titre de représentants élus de la communauté universitaire, a entériné le projet avec enthousiasme.

D’entrée de jeu, il nous apparait discutable d’opposer, comme le font nos deux collègues, le développement immobilier d’une part et l’enseignement et la recherche de l’autre. En effet, pour enseigner dans des conditions décentes, il faut disposer de locaux adéquats. Et pour faire de la recherche, il faut des laboratoires, des salles de réunion pour tenir des séminaires, etc. Or, à ce chapitre, l’Université de Montréal manque cruellement d’espace comme les professeurs, les étudiants et toute la communauté peuvent le constater quotidiennement.

Les professeurs Dumont et Saul soulèvent à juste titre la situation financière difficile que vit actuellement notre université. Cette situation, qui touche l’ensemble des universités québécoises et l’UdeM en particulier, n’est pas sans rappeler celle que nous avons connue au début des années 90. Elle est certes préoccupante et elle risque d’avoir un impact sérieux sur la qualité de l’enseignement si nos gouvernements ne réinvestissent pas rapidement dans l’enseignement supérieur.

Cela étant dit, ce serait à notre avis une grave erreur de négliger les besoins de développement à long terme de notre université et de concentrer uniquement notre attention et nos efforts sur les difficultés financières actuelles et, souhaitons-le, temporaires.

La possibilité pour l’UdeM d’acquérir le site de la gare de triage d’Outremont représentait une occasion unique qui risquait de ne plus se présenter. En effet, mis à part le site en question, il n’y a plus de lieux disponibles sur ou à proximité du campus actuel susceptibles de permettre à l’UdeM de construire les nouveaux pavillons nécessaires.

Par ailleurs, il faut aussi rappeler que le cout de la transaction, qui s’élève à 18 M$, sera assumé par l’UdeM au moyen d’un emprunt dont les charges de financement seront affectées au budget d’investissement et n’affecteront donc pas le budget de fonctionnement de l’établissement. En d’autres termes, l’achat de la gare de triage d’Outremont n’a et n’aura aucun impact sur le fonctionnement de l’Université ou sur l’ampleur de son déficit de fonctionnement.

Nos collègues font état, à ce sujet, de la dette de l’UdeM, qui s’élève à 408 M$. Ils sèment là encore la confusion en confondant la dette à long terme contractée à la demande du gouvernement du Québec et financée par celui-ci à hauteur de 368 M$ et la dette du fonds de fonctionnement de 40 M$ à rembourser à même les revenus courants de l’Université.

Quant au cout de mise en valeur du terrain, il est clair que l’Université ne sera en mesure de le financer qu’avec la contribution de partenaires dont, au premier chef, les gouvernements. La Ville de Montréal et le gouvernement du Québec ont déjà manifesté leur appui à ce projet qui est important pour l’avenir de notre établissement et qui répond aux besoins de Montréal en matière de recherche et de formation. Nous sommes convaincus, comme la majorité des étudiants, professeurs et employés de l’Université, que l’acquisition de la gare de triage d’Outremont est une excellente décision pour l’avenir de l’Université, de ses étudiants et de la région de Montréal.

Luc Granger
Professeur titulaire au Département de psychologie

Jean McNeil
Professeur titulaire retraitéInstitut d’urbanisme

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