Médecine vétérinaire

Cochon content, cochon payant !

Un cochon heureux est un cochon rentable. Voilà, brièvement résumé, ce que pense Vincent Girard, professeur de nutrition et d’alimentation animales à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. « Des travaux récents le démontrent : si vous améliorez le bien-être des animaux d’élevage, leur résistance immunitaire augmente et ils deviennent moins vulnérables aux infections ; les vaccins sont plus efficaces et le recours aux médicaments diminue », affirme-t-il.

Avec une myriade de projets de recherche, notamment sur de nouveaux produits pharmaceutiques destinés à l’industrie porcine, les chercheurs en santé animale consacrent actuellement beaucoup d’énergie à mettre au point des solutions de rechange à l’usage des antibiotiques dans l’industrie du porc. Mais pour amener les agriculteurs à changer leurs pratiques, il faut utiliser un langage qu’ils comprennent. « Les agriculteurs ont constamment à l’esprit le rapport coût-avantage, déclare M. Girard. Pour qu’ils modifient leurs façons de faire, ils doivent donc être convaincus que ces modifications les rendront plus compétitifs. »

Responsable d’un projet de 12 M$ financé par la Fondation canadienne pour l’innovation, le professeur Girard entend bien rapprocher les agriculteurs des chercheurs en sciences au cours des prochaines années. La subvention assure les coûts de construction d’une animalerie de 10,5 M$ sur le campus de la Faculté, à Saint-Hyacinthe. Modulaire et polyvalente, cette animalerie permettra aux chercheurs de reproduire les conditions d’élevage pour des troupeaux de taille réduite.

Chaque unité d’élevage pourra tester des vaccins et des prébiotiques sur 5 bovins ou 25 porcs à la fois, soit sur un élevage en miniature. Mais l’intérêt du projet, c’est que ces minifermes seront sous haute surveillance puisqu’y seront observées les avancées nutritionnelles, physiologiques et hygiéniques et que des concepts novateurs d’ingénierie y seront expérimentés.

Le bâtiment sera conçu de façon à mener des expériences dans différentes conditions d’élevage. Par exemple, on mettra un plancher de caillebotis sur fosse à lisier, comme on le voit le plus souvent dans les fermes commerciales. Puis on modifiera ces conditions de façon à tenir compte du bien-être de l’animal. L’espace sera ainsi muni d’un dispositif innovateur de séparation et d’évacuation automatiques des rejets liquides et solides et d’un mécanisme de réduction des odeurs. « Nous savons que les vaccins et les prébiotiques sont moins efficaces dans un environnement où l’animal est stressé. Mais ce n’est pas suffisant d’affirmer cela au producteur. Il faut pouvoir lui montrer concrètement ce que ça donne », explique M. Girard.

Parmi les chercheurs qui auront accès à ce bâtiment, les membres du Groupe de recherche sur les maladies infectieuses du porc et du Département de biomédecine vétérinaire de l’Université de Montréal, les partenaires du Département des sols et de génie agroalimentaire de l’Université Laval et des ingénieurs de l’Institut de recherche et développement en agroenvironnement, situé à Saint-Hyacinthe. Deux axes prioritaires seront établis : la réduction des rejets à la source et la protection de l’environnement.

 

Chercheur : Vincent Girard
Courriel : v.girard@umontreal.ca
Téléphone : (450) 230-0156
Financement : Fondation canadienne pour l’innovation


 


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