Médecine de sommeil

Docteur cauchemar

Une équipe de l’Université de Montréal cherche actuellement des hommes et des femmes âgés de 18 à 55 ans sujets aux cauchemars pour évaluer et comparer l’efficacité de différentes conditions expérimentales dans le traitement des cauchemars. « Nous voulons savoir s’il existe une différence dans le taux de succès de deux modalités thérapeutiques », explique le psychologue Toré Nielsen, spécialiste des troubles du sommeil et professeur à la Faculté de médecine.

De trois à quatre pour cent des gens font des cauchemars à répétition. Souvent provoqué par un stress post-traumatique ou par une détresse psychologique, ce phénomène demeure mystérieux et peu traité. Une approche novatrice cherche à utiliser la créativité du patient afin de diminuer la fréquence et l’intensité des cauchemars ; elle a été nommée « intervention cognitivo-comportementale basée sur le dessin ». Les participants seront en effet invités à dessiner leurs cauchemars selon des directives précises.

Avec son équipe du Laboratoire des rêves et cauchemars de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, Toré Nielsen et Geneviève Alain , étudiante au doctorat, évalueront systématiquement l’utilisation du dessin dans le soulagement des cauchemars. Pour ce faire, trois groupes de traitement de 15 personnes souffrant d’un minimum de un cauchemar par semaine seront formés : deux groupes de traitement immédiat (durée totale de l’étude : 6 semaines) et un groupe de traitement avec délai pour une durée de 10 semaines. Les sujets du groupe avec délai recevront le traitement qui se sera révélé le plus efficace.

Toré Nielsen, qui a mené plusieurs études sur les rêves, affirme que jusqu'à 10 % des étudiants peuvent faire un cauchemar par semaine, particulièrement au cours des périodes stressantes du trimestre. Mais il ne s’agit pas nécessairement de cas de « cauchemars pathologiques ».

Toutefois, le cauchemar est souvent l’effet d’un traumatisme. « On sait que les individus qui ont souffert d’un choc psychologique sérieux font plus de mauvais rêves que les autres. Mais l’ampleur d’un tel choc peut varier d’une personne à l’autre. Ce n’est pas toujours une situation violente : viol, accident ou bagarre. Pour les enfants, la mort d’un animal domestique ou une menace de déménagement peuvent avoir les mêmes conséquences… Ce sont souvent de petites choses qui font la différence. »

Geneviève Alain , passionnée par le domaine des rêves, se servira des résultats de cette recherche pour son doctorat. « Il s’agit d’une recherche clinique, puisqu’en plus d’offrir un traitement pour les cauchemars nous cherchons à mieux connaître les mécanismes qui interviennent à ce niveau et qui permettent de déterminer l’issue et l’efficacité des soins proposés », précise-t-elle.

Information : (514) 338-2222, poste 2783.
Courriel : traitement-cauchemar@crhsc.umontreal.ca

Chercheur : Toré Nielsen
Courriel : tore.nielsen@umontreal.ca
Téléphone : (514) 338-2693
 


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