Nutrition

La télévision nuit à l’alimentation de l’enfant

Un garçon sur quatre et 18 % des filles de 10 ans au Québec mangent au moins un repas par jour devant le téléviseur. Ce n’est pas une bonne nouvelle. « Les jeunes ne mangent pas de crudités ni de légumes devant la télé. Ils préfèrent les croustilles et le chocolat, le tout arrosé de boissons gazeuses », commente Marie Marquis, professeure au Département de nutrition de l’Université de Montréal, qui vient de terminer une étude auprès de 534 élèves francophones de Montréal.

Parallèlement au phénomène de la télécommande émerge une nouvelle tendance en Amérique du Nord : chacun mange devant « sa » télévision. « À Noël ou à leur anniversaire, les enfants sont de plus en plus nombreux à demander un appareil pour leur chambre à coucher, souligne la spécialiste des habitudes alimentaires. Plusieurs ménages compte trois, voire quatre téléviseurs. Or, que fait-on devant une télé ? On mange. Et l'on mange mal. »

Selon Statistique Canada, les enfants francophones du Québec regardent des émissions télévisées 14,9 heures en moyenne par semaine. Ce qui se traduit par de mauvaises habitudes alimentaires différenciées selon le sexe. Devant le petit écran, les garçons ont des préférences pour des aliments plus salés (croustilles), plus sucrés (bonbons, gâteaux, céréales sucrées, boissons gazeuses, boissons aux fruits), plus gras (frites, poutine) et moins riches en fibres (crudités et pain de blé entier) que les filles. Celles-ci, par contre, disent avoir un faible pour les sources de caféine (café et thé).

Même si elle s’attendait aux résultats qu’elle a obtenus dans cette étude menée conjointement avec le nutritionniste Yves Filion et l’assistante de recherche Fannie Dagenais, M me Marquis a été surprise par l’ampleur du désastre chez les élèves québécois, particulièrement chez les garçons. « Si l'on fait abstraction du facteur télé, les filles demeurent un peu plus sensibles à une alimentation saine », explique-t-elle. Elles vont préférer les muffins aux pizzas, les céréales santé aux produits sucrés – des Cheerios plutôt que des Froot Loops, par exemple – et vont grignoter des crudités plutôt que des croustilles.

Déjà montrés du doigt pour leurs choix alimentaires déficients, les garçons se révèlent dans cette étude vulnérables aux influences. « Devant le téléviseur, les garçons accordent une plus grande importance à l’aspect attrayant des aliments et ça les incite à demander à leurs parents d’acheter des aliments qu’ils ont vus dans des messages publicitaires », peut-on lire dans l’article publié dans la Revuecanadienne de la pratique et de la recherche en diététique (printemps 2005). En d’autres termes, les garçons veulent manger ce qu’ils voient le plus souvent annoncé à la télévision. Les entreprises le savent et en profitent. Cette influence se prolonge bien au-delà du petit écran. « Même si on laisse de côté le fait de manger devant la télé, signale l’étude, les habitudes alimentaires des garçons se sont révélées moins santé que celles des filles. »

La situation peut être résumée par cette formule de Marie Marquis : « Si vous voulez des enfants en santé, éteignez la télévision ! »

 

Chercheuse : Marie Marquis
Courriel : marie.marquis@umontreal.ca
Téléphone : (514) 343-6111, poste 1-1738
Financement : Institut Danone du Canada


 

Sommaire
Juin 2005


Droit
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Nutrition
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